Je l’avoue un peu honteusement, je ne suis pas très attirée par l’Espagne. Je suis une fille du Nord, je me cache toujours du soleil qui m’embête dès qu’il le peut, et j’évite la chaleur par tous les moyens. Mais l’Espagne, c’est le premier pays étranger dans lequel j’ai mis les pieds quand j’avais 10 ans avec mes parents même si c’était dans une station balnéaire tout ce qu’il y a de plus banal (et de moins intéressant). Donc, l’Espagne restera ma première expérience hors frontières, ce qui, à 10 ans, était déjà toute une aventure. J’y suis heureusement retournée depuis, mais je ne me suis jamais vraiment enfoncée dans les terres hispaniques me contentant des côtes basque et catalane. J’aimerais beaucoup aller à Madrid, Tolède, Séville et Grenade.
BILBAO
Bilbao est une ville de 350 000 habitants située sur la côte basque. D’ailleurs, en basque, on dit « Bilbo« . Elle est la capitale de la province de Biscaye, dans la Communauté autonome basque . Frappée par la crise économique avec la fin des activités minières et sidérurgiques, Bilbao a trouvé un nouveau souffle à la fin des années 1990 avec un grand plan d’urbanisme et notamment grâce à l’ouverture du musée d’art moderne Guggenheim (ouvert en 1997). Et c’est vrai que la ville a des aspects très modernes et attractifs. Lorsque j’y suis allée en 2012, j’ai pu remarquer à quel point l’Espagne avait été touchée par cette nouvelle crise économique mondiale, et la ville moderne était tristoune avec ses dizaines de magasins fermés et ses devantures à vendre.
Le pont Zubizuri (« pont blanc » en basque), ouvert en 1997, a lui aussi fait partie du grand plan d’urbanisation de la ville. C’est une passerelle piétonne proche du musée Guggenheim qui enjambe le fleuve Nervion. Il a été construit par l’architecte Santiago Calatrava.
La gare de Bilbao-Concordia est l’une des trois gares de la ville mais c’est la plus belle. Les trains qui en partent vont jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle ou dans le reste de la région. Sa façade est très belle avec un magnifique travail de céramique et de verre. Elle a été inauguré en 1902 et longe le fleuve Nervion en face du casco viejo.
Le « Casco viejo » (« la vieille ville ») est la partie la plus ancienne de Bilbao. C’est aussi la partie la plus touristique. Ce quartier date du Moyen-Âge et était composé initialement par sept rues (« las Siete Calles« ) autour de la cathédrale Saint-Jacques (« catédral de Santiago« ). Ce quartier est vraiment très joli et super agréable, surtout quand il fait très chaud en plein-été car ces petites rues sont ombragées.
Le marché de la Ribera est paraît-il le plus grand marché couvert d’Europe avec une superficie commerciale de 10 000m². Il est très complet avec tous ses stands de charcuterie, viande, fromage, poissons, fruits et légumes. Il est implanté dans le casco viejo au bord du fleuve depuis le XIVème siècle mais le bâtiment d’aujourd’hui a été inauguré en 1929. La lumière à l’intérieur est apportée par des vitraux art-déco splendides. Il a été rénové en 2009.
Partout dans la ville, vous trouverez ces immeubles aux façades colorées. Je n’ai pas réussi à connaître l’histoire ou l’origine de ces bâtiments avec des balcons fermés mais ils donnent tout son charme à la ville, un petit côté art-déco début du siècle qui égaye les rues.
Bien entendu, la plus grande attraction de Bibao, c’est son musée Guggenheim. Devant le musée se trouve le Puppy de Jeff Koons, cet énoooorme chien fleuri. Il a d’abord été exposé en Allemagne dans le début des années 1990, puis en Australie en 1995 avant d’être racheté par la Fondation Guggenheim et expédié sur l’esplanade du musée de Bilbao. Il garde l’entrée depuis son ouverture. L’arrière du musée donne sur le fleuve. Depuis son ouverture en 1997, le musée attire un million de touristes dans la ville qui était jusqu’alors déserté par les visiteurs car trop industrielle. Conçu par l’architecte américain Frank Gehry (il a aussi réalisé les maisons qui dansent de Prague, à voir sur cette page), c’est un des bâtiments modernes les plus remarquables de ces dernières décennies. Avec son air de chou-fleur en aluminium (en réalité, en titane) ou encore de bateau déstructuré, sa façade reflète la lumière dans tous les sens (lunettes de soleil obligatoires!). A l’arrière du musée, on peut voir le pont « La Salve » qui est une oeuvre de l’artiste français Daniel Buren intitulée « les Arches Rouges ». Il date de 2007. Les œuvres d’art sont aussi à l’extérieur du musée. L’artiste indien Anish Kapoor expose sa sculpture « Grand arbre et l’œil » derrière le musée depuis 2009. Anish Kapoor est surtout connu pour son travail sur la réflexion, comme ici sur ces dizaines de boules, ou encore sur son haricot de Chicago (voir aussi le quartier olympique sur la page consacrée à Londres). Il y a aussi une oeuvre plus inquiétante, voire carrément atroce pour les arachnophobes. La sculptrice française Louise Bourgeois nous livre ici un hommage pour sa mère avec cette araignée géante (9 m de haut!) intitulé sobrement « Maman ». Elle a beau être effrayante, elle donne aussi l’impression de danser avec ses longues pattes. Elle a beau être gigantesque et en bronze, elle donne aussi l’impression d’être fragile, comme en équilibre, comme si le vent pouvait la balayer d’un simple souffle. A l’intérieur du musée, les photos sont interdites dans les salles. l’atrium est comme l’extérieur, composé de courbes harmonieuses, cette fois entre la pierre et le verre. Le musée abrite toujours des expositions surprenantes (pendant ma visite, il s’agissait d’une exposition dédiée à David Hockney absolument fabuleuse), ainsi qu’une collection d’œuvres contemporaines très riche (Rothko, Klein, Warhol, Basquiat, Kiefer…).
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PORTUGALETE
A l’embouchure du fleuve Nervion se trouve la petite ville de Portugalete, qui dépend en fait de Bilbao à 13 km de là.
Portugalete est surtout connue pour son pont transbordeur. Il n’en existerait plus que 8 dans le monde. Et justement, le Pont de Biscaye (celui de Portugalete) est non seulement le premier à avoir été construit (en 1893) mais il est encore en service. Il a même été classé en 2006 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Le principe est donc de construire un pont très haut (164m pour celui-ci) afin de pouvoir laisser passer les bateaux comme les voiliers, et d’avoir une nacelle accrochée pour faire la navette d’une rive à l’autre. La traversée est rapide (5min) et la nacelle prend aussi des voitures.
CADAQUES
Direction la côté catalane de l’autre côté du pays. Voici Cadaqués, petite ville de la péninsule du Cap de Creus, province de Girone sur la Costa Brava. Entourée de montagnes, elle est assez isolée et donc préservée de l’urbanisme moderne et touristique. L’été, les touristes y passent en masse. Une baie aux eaux de milles nuances de bleu, des maisons toutes blanches, une atmosphère tranquille, bref on resterait bien là sous les pins à admirer la vue. Il faut dire que nous ne sommes pas les premiers à admirer les charmes de Cadaqués. La petite ville catalane de 2 500 habitants a vu passer d’illustres touristes, qui pour certains y sont rester un temps comme Pablo Picasso, Joan Miro, René Magritte, Walt Disney, Niki de Saint Phalle, Melina Mercouri ou encore Damien Rice. Le plus illustre de tous est peut-être Salvador Dali (qui y a même sa statue). Au début du XXe siècle, beaucoup d’habitants de Cadaqués sont partis faire fortune à Cuba, et en revenant se sont fait construire de belles maisons que l’on peut admirer notamment sur le front de mer comme celle ci-contre qui porte le nom de « Casa Blaua » (maison bleue). Elles participent beaucoup au charme de la ville.
A deux kilomètres de Cadaqués, Salvador Dali s’est installé dans la baie magique de Portlligat. Né à Figueras (à quelques kilomètres de là), Dali a été séduit par la vue de la baie de Portlligat depuis les années 1930. Il acheta donc des cabanes de pêcheurs qu’il relia ensemble et qu’il améliora au fil des années (jusqu’en 1982). Depuis 1997, sa maison est devenue un musée (à la déco complètement loufoque), comme une petite fenêtre dans la tête de cet artiste.
BARCELONE
Autant le dire, ce fut une visite express à Barcelone, juste le temps de faire le tour de la ville en bus et une balade au Parc Güell. Même pas le temps d’aller visiter la Sagrada Familia, la file d’attente était trop longue. Mais bon promis, j’y reviendrai parce que Barcelone, ça a l’air chouette quand même. Ici, sur la place d’Espagne, cet énorme rond-point au cœur de Barcelone, il y a comme un air de Venise non? Ces deux tours façon campanile de Saint Marc ont été construites en 1929 pour l’Exposition Universelle. En perspective entre les deux tours, on aperçoit le Musée National d’Art de la Catalogne.
La célèbre Sagrada Familia (« Sainte Famille ») est LE monument emblématique de Barcelone et le monument le plus visité de tout le pays…ce qui est assez ironique vu qu’il est toujours en construction. Ce chantier titanesque et unique au monde a débuté en 1882 et prendrait fin, selon les dernières estimations, vers 2026. Son architecte est l’Espagnol Antoni Gaudi, le père du modernisme catalan. Mort en 1926 (renversé par un tramway), Gaudi est enterré dans sa basilique. Différents architectes se sont succédés depuis avec toujours le même esprit en tête. La construction de la basilique (non consacrée) est financée uniquement par les dons.
Outre la Sagrada Familia, l’art moderne catalan de Gaudi transpire dans toute la ville de Barcelone. Et à l’instar de la fameuse basilique, le Parc Güell figure aussi sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. L’entrée est souvent bondée de monde qui essaie de se prendre en photo avec la célèbre salamandre. Passée cette entrée un peu pénible, le parc est très agréable, avec des coins ombragés où on peut profiter de la fraîcheur. La salamandre en céramique accueille les visiteurs…mais je vous mets au défi de la prendre en photo sans avoir un bras inconnu dans le cadre! Toujours vers l’entrée du parc se situent trois petites maisonnettes toutes mignonnes. Elles m’ont donné l’impression d’être en pain d’épices et de sortir tout droit du conte Hansel et Gretel. En fait, le parc Güell devait être à l’origine une cité-jardin composée d’une soixantaine de maisons. On ne peut qu’imaginer ce que cette cité fantastique aurait donné. La terrasse avec ses fameux bancs (qu’on voit notamment dans le film L’auberge espagnole) est soutenue par des dizaines de colonnes et un plafond décoré par plein de soleils en mosaïque. Et la vue sur Barcelone est parfaite pour un bel après-midi.
FIGUERES
Si vous passez par Figueres, ce n’est certainement pas un hasard. Vous êtes certainement amateur des oeuvres de Salvador Dali. C’est en effet dans cette ville de 45 000 habitants qu’on trouve le musée consacré à l’artiste catalan. Il a ouvert ses portes en 1974 (donc du vivant de Dali). Ci-contre, on peut voir la Tour Gorgot appartenant au bâtiment du musée. Ce bâtiment reconnaissable entre milles, a été construit sur les ruines du théâtre de la ville. Salavador Dali est natif de Figueras et n’imaginait donc pas son musée ailleurs. Ici on peut apercevoir d’ailleurs la façade de l’ancien théâtre qui sert d’entrée au musée derrière cette statue de Dali.
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Cadaques est un des plus beaux village que je connaisse.
Quant à Barcelone, je ne suis pas fan…. Disons qu’il faut l’avoir vu une fois dans sa vie, mais bon….
oui j’ai vraiment adoré Cadaques aussi 🙂 merci pour votre commentaire!