Situé à une dizaine de kilomètres au sud de Cholet (Maine-et-Loire), le Parc Oriental de Maulévrier est le plus grand parc japonais d’Europe. Avec ses 29 ha, j’y ai passé presque 4 heures, et mon départ ne fut précipité que par la route qui m’attendait avant l’heure du couvre-feu. En temps normal, le parc est ouvert de mars à novembre avec des promenades nocturnes de mai à septembre. Cela faisait des années que je voulais visiter ce parc, tout particulièrement en mars/avril au moment de la fête des cerisiers.

Le parc oriental

Ce qui m’a le plus frappée, c’est cette impression de voyage et dépaysement ressentie dans le parc. En cette période aride sans voyage, j’ai vécu cette visite comme un véritable moment d’évasion. J’avais l’impression d’être au Japon, sans jamais y avoir mis les pieds, en commençant par le torii à l’entrée.

Le parc faisait autrefois partie de la propriété du château Colbert attenant. Il fut aménagé entre 1899 et 1913 dans le style japonais par Alexandre Marcel, un célèbre orientaliste qui participa à l’exposition universelle de 1900. La propriété fut plus au moins abandonnée après la Seconde Guerre mondiale jusqu’en 1980 lorsque le parc fut acheté par la commune de Maulévrier et fut progressivement réhabilité.

Le style des jardins correspond à la période EDO (XVIII^e siècle). L’eau est un aspect primordial, le parc s’articule autour de l’étang alimenté par la rivière la Moine qui traverse la propriété. Il y a d’ailleurs des fontaines traditionnelles à bascule shishi-odoshi, ces fameuses fontaines de bambous qui se remplissent puis claquent quand elles se vident à intervalles réguliers. On peut y trouver plus de 400 espèces de plantes. En ce mois de mars, il était un peu tôt dans la saison et à part les cerisiers, il n’y avait que des camélias, des azalées et des andromèdes en fleurs, le reste du parc était encore endormi lui donnant d’ailleurs un air d’automne.

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Il y a plusieurs chemins dans le parc, l’étang est entouré de rochers pour avoir une autre perspective. Ces chemins en hauteur donnent une saveur un peu plus contemplative à la visite. Ils invitent à composer son propre tableau naturel entre les rochers et les arbres pour trouver la plus belle vue sur l’étang. Plus bas, les buis sont taillés en forme de nuages, on trouve des lanternes traditionnelles ishi-doro, des sculptures et des structures comme la pagode.

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C’est un parc oriental car le Japon n’est pas le seul pays représenté. Un temple khmer se dresse près de l’étang. Avec ses fissures, on pourrait penser qu’il s’agit d’un temple cambodgien très ancien mais il n’en est rien. Alexandre Marcel l’a ramené de l’exposition universelle de 1900, c’était donc un moulage vieilli pour tromper les visiteurs.

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J’ai beaucoup aimé la diversité des ponts qui semblent répondre au viaduc tout au bout du parc. La star du parc est le pont rouge. Nous étions peu nombreux à visiter le parc ce jour-là mais il y avait pourtant la queue pour se prendre en photo dessus.

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Hanami

L’Hanami (littéralement « regarder les fleurs » en japonais) est un des temps forts de l’année au Japon. Cette fête traditionnelle se déroule principalement entre fin mars et début avril au moment où la floraison des cerisiers est la plus intense. On estime que cette coutume date du VIII^e siècle pendant l’ère Nara. La pleine floraison est éphémère et ne dure qu’une dizaines de jours. Au Japon, il y a même des bulletins météorologiques spécialisés pour les prévisions de floraison. Les Japonais ont l’habitude de pique-niquer sous les cerisiers, et pendant cette période, c’est également autorisé dans le parc de Maulévrier.

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Cette fête était ma raison principale de venir visiter ce parc et je ne fus pas déçue. Dès qu’on entre dans le parc, on traverse une allée de cerisiers qui nous met tout de suite l’eau à la bouche. Je ne suis jamais allée au Japon, mais étant une enfant des années 1980, j’ai grandi avec des dessins animés à travers lesquels j’ai certainement développé une version idéalisée de ce pays. Et dans ces dessins animés, il y avait toujours des pétales de cerisiers qui s’envolaient par milliers. C’est à ça que j’ai pensé en traversant cette allée à l’entrée au moment où le vent s’engouffrait dans les branches provoquant une pluie de confettis roses.

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J’ai passé beaucoup de temps sous les cerisiers. Les fleurs de sakura sont aussi belles qu’éphémères. Il y a en réalité plusieurs types de fleurs car les cerisiers font partie de la famille des prunus. A la période d’Hanami, il y a donc également la floraison des pruniers, des amandiers, des abricotiers, des pêchers ainsi que des cerisiers. Si on fait bien attention, les fleurs peuvent être un peu différentes, plus ou moins grandes, du blanc nacré ou rose foncé.

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Et puis j’ai aussi passé du temps à poursuivre les abeilles et les bourdons qui se régalaient…sans beaucoup de succès pour les prendre en photos!

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J’ai fini la visite dans la serre/ boutique où vous pourrez trouver une quantité astronomique de plantes asiatiques, des dizaines de sortes de bonsaïs, d’azalées et évidemment de prunus, si vous voulez ramener un peu d’Asie chez vous.

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CARNET PRATIQUE