La République tchèque est une république au centre de l’Europe qui fait partie de l’Union Européenne depuis 2004. Elle est formée par les anciennes provinces de Bohême et de Moravie (je le précise car je vais en parler dans cette page). Une première république de Tchécoslovaquie naquît après 1918 mais disparut quand la partie tchèque fut envahie par les Nazis en 1939. Pendant la Guerre Froide, la Tchécoslovaquie était un satellite de l’URSS. En 1968, le dirigeant Dubček tenta d’assouplir le régime communiste avec le « Printemps de Prague » mais l’URSS envahit alors la Tchécoslovaquie et réprimande durement le mouvement. Il faudra attendre la « Révolution de velours » en 1989 pour voir les premières élections libres du pays avec le nouveau président Vàclav Havel. La République Tchèque et la République Slovaque se séparent en 1993.
Elle ne fait pas partie de la zone Euro et il faut donc payer en couronnes tchèques. J’ai trouvé les Tchèques très accueillants, surtout quand on fait l’effort de leur dire bonjour (dobrý den) et merci (děkuji) dans leur langue (ce qui n’est pas aisé!).
PRAGUE
Prague (Praha en tchèque) est une ville magnifique et très préservée. Elle est surnommée « la ville dorée ». Un week-end n’est pas assez pour faire le tour de toutes les splendeurs qu’elle a à offrir. A partir du printemps, la ville est assiégée par les touristes du monde entier. Il ne faut donc pas s’attendre à une ville tranquille. C’est aussi, malheureusement, une destination très populaire pour la jeunesse européenne qui veut s’amuser. Les boîtes et la bière bon marché attirent beaucoup d’étudiants ainsi que de nombreux enterrements de vie de garçon. Bref, Prague le soir ressemble à Londres, avec ses touristes éméchés à chaque coin de rue. Mais cela n’enlève en rien la beauté de la ville.
Le pont Charles (ici vu du château de Prague) est une des attractions touristiques les plus prisées. C’est le pont le plus vieux de Prague. Il est de style gothique. Le premier pont à cet endroit fut érigé au IXème siècle mais le pont que nous traversons aujourd’hui date de 1357. En fait, on connaît même la date exacte de la pose de la première pierre par le roi Charles IV: le 9 juillet 1357 à 5h31. Il est resté le seul pont de la ville jusqu’au XIXème siècle. Prague compte désormais 17 ponts. Il est réputé indestructible, même si en vérité deux de ses arches furent détruites en 1890 par une crue du fleuve Vltava.
Il est souvent bondé de touristes et il n’est pas toujours aisé de le traverser. D’ailleurs, il y a aussi beaucoup d’artisans et dessinateurs tout le long du pont qui cherchent à appâter le touriste.
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Il est cependant majestueux et réputé pour sa trentaine de sculptures de saints qui décore les piliers (comme Saint Guy, Saint François d’Assise, Saint Antoine, Saint Adalbert de Prague ci-contre…). La plupart date du XVIIème siècle. La plus connue est celle du saint Jean Népomucène. C’était un prêtre qui fut torturé puis jeté dans les eaux de la Vltava du haut du pont Charles par le roi Venceslas IV en 1393. Saint Jean Népomucène est depuis devenu le saint patron des ponts (oui oui, il y a un saint patron des ponts!).
Le pont Charles enjambe en fait deux cours d’eau, la Vltava et la Čertovka (ci-contre). La Čertovka est en fait un petit canal issu des eaux de la Vltava situé à l’entrée du pont côté Malá Strana. Le canal forme ainsi une petite île tranquille du nom de Kampa.
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Il y a des tours gothiques aux deux extrémités du pont Charles. Ici, ce sont les deux tours du côté Malá Strana (rive gauche).
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Et ici la tour gothique du côté Staré Město (rive droite), 516 m plus loin.
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Si vous voulez le pont Charles pour vous tout seul, je vous conseille de vous y balader la nuit. Pour une raison inconnue, il est déserté (bon, pour être honnête, il pleuvait ce soir-là, cela peut expliquer l’absence totale de touristes, mais en règle générale il est effectivement plutôt délaissé la nuit). Vous pourrez alors profiter de la vue exceptionnelle sur le château illuminé.
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A l’entrée du pont côté Malá Strana, en contrebas, se trouve la statue du Prince Bruncvik. Il s’agit d’un chevalier légendaire tchèque qui protège ainsi le pont.
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A la sortie du pont Charles, rive droite, on se retrouve tout de suite dans la vieille ville de Prague (Staré Město). Si on continue le long de la Vltava, on se trouve rapidement devant le Rudolfinum. Il s’agit d’une salle de concert construite en 1880 dans le style néo-Renaissance. Il a été nommé Rudolfinum en hommage à Rodolphe de Habsbourg. Ce majestueux bâtiment a aussi fait office d’Assemblée nationale entre les deux guerres mondiales (1918-1939). Il est désormais redevenu un lieu de musique.
Sur l’esplanade du Rudolfinum se trouve la statue d’Antonín Leopold Dvořák, le plus célèbre compositeur tchèque mort à Prague en 1904. Si vous n’êtes pas féru de musique classique, ce nom ne vous dira peut-être rien, et pourtant il est certain que vous connaissez sa « Symphonie du Nouveau Monde » (cliquez ici pour écouter). Derrière lui sur la photo, on peut voir l’Ecole des arts appliqués de Prague érigée en même temps que le Rudolfinum.
Si vous traversez la rue face au Rudolfinum, vous pénétrez le quartier juif de Prague (Josefov). La première communauté juive de Prague se serait installée dans la ville dès le Moyen-Âge, et dans ce quartier en particulier depuis 1100. La communauté juive a prospéré notamment au XVIème siècle mais les Juifs furent pourtant expulsés de la ville par deux fois, au XVIème siècle par l’empereur Ferdinand Ier et au XVIIIème siècle par l’impératrice Marie-Thérèse. Le quartier tient son nom Josefov du fils de l’impératrice Marie-Thérèse
, Joseph II, qui fit voter l’Edit de tolérance et permit aux Juifs de vivre en paix à Prague. L’un des lieux les plus visités du quartier est le vieux cimetière. La plus vieille pierre tombale du cimetière date de 1439 (le dernier enterrement date de 1787). Il y aurait plus de 12 000 pierres tombales enchevêtrées, à moitié tombées parfois. Mais la tombe la plus célèbre est celle du rabbin Judah Loew ben Bezalel (1609). Le rabbin est en effet célèbre pour avoir donné vie au légendaire Golem. Le Golem est une créature d’argile qui devait protéger les Juifs des attaques dont ils étaient souvent victimes à l’époque. Le Golem se cacherait toujours dans les poutres de la synagogue Vieille-Nouvelle. Vous devrez visiter la synagogue Pinkas pour avoir accès au cimetière. Elle est désormais dédiée aux 77 297 juifs de Tchécoslovaquie qui ont péri dans les camps pendant la Seconde Guerre Mondiale. Leurs noms sont tous inscrits à l’intérieur sur les murs. A noter que si vous voulez faire des photos du cimetière, il faudra vous acquitter d’une taxe à l’entrée.
Une autre des synagogues importantes du quartier est appelée la synagogue espagnole. Elle a été érigée en 1868 et est de style mauresque. On ne sait pas trop d’où vient son nom d’ailleurs, il est peut-être lié au fait que l’architecture intérieure soit inspirée de l’Alhambra. L’extérieur serait la copie du temple Leopoldstädter de Vienne (qui a été détruit depuis). Je connais très mal la culture juive et je crois même que les synagogues de Prague sont les premières que j’ai visitées. Mais je ne m’attendais pas à ce style architectural (intérieur et extérieur) qui me rappelle beaucoup certaines mosquées. Elle est très sombre à l’intérieur mais tout à fait somptueuse. J’aurais aimé avoir plus d’explications à disposition pour comprendre l’édifice.
Une statue en bronze un peu bizarre se dresse juste à côté de la synagogue espagnole. Il s’agit d’une statue en hommage à l’auteur pragois Franz Kafka (« la métamorphose », « le procès »…). Elle a été créée par Jaroslav Róna en 2003 et représente une des œuvres de Kafka, « la Description d’un combat ».
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En descendant un peu vers le sud, on arrive sur l’incontournable place de la Vieille Ville (Staroměstské náměstí en tchèque). C’est sans conteste une des plus belles places d’Europe et le cœur historique de la ville. Les bâtiments qui la bordent sont joliment décorés et colorés.
L’église de Notre-Dame du Týn (Chrám Panny Marie před Týnem en tchèque) domine la place avec ses deux clochers de 80m de haut. Construite dès 1380, elle fut jusqu’en 1621 le siège de l’Eglise hussite avant d’être convertie en église catholique. Le mouvement hussite (de son fondateur tchèque Jan Hus) prêchait une église plus pauvre, une sorte de mouvement précurseur au protestantisme. Jan Hus fut excommunié et brûlé pour hérésie.
L’autre attraction touristique de la place est l’horloge astronomique de la tour de l’hôtel de ville. Elle se situe de l’autre côté de la place face à l’église. Elle aussi de style gothique et date de 1410. Elle symbolise la vision médiévale de l’Univers car elle montre la Terre au centre et les autres planètes évoluent autour d’elle. Toutes les heures, des centaines de touristes viennent la voir s’animer (mieux vaut ne pas arriver à l’heure pile car on ne peut alors pas s’approcher). Pendant que la cloche sonne, les douze apôtres défilent au-dessus des deux cadrans alors que quatre autres personnages (représentant la mort, l’avarice, la convoitise et la vanité) s’animent eux-aussi.
Quittez la place de la Vieille Ville en prenant la rue Celetnà et vous découvrirez la Tour Poudrière (Prašná brána en tchèque). Elle ressemble à s’y méprendre à la tour de la rive droite du pont Charles. Elle fut construite en 1445 mais n’a pas toujours ressemblé à la tour actuelle. La version que l’on peut voir date de 1876. Elle tire son nom de la fonction qu’elle avait au XVIIème siècle lorsqu’elle était le dépôt de poudre de la ville. Elle est adjacente à la Maison communale de style Art nouveau.
Il faut ensuite prendre plein sud et quitter la vieille ville pour atteindre la place Venceslas (Václavské náměstí en tchèque). Elle est gigantesque et s’étend de la vieille ville jusqu’au Musée national. Elle ressemble d’ailleurs plus à un boulevard. Elle a été le théâtre de grands événements nationaux, c’est ici qu’est née la première République tchécoslovaque en 1981, c’est aussi ici que la population a fait face aux chars soviétiques en 1968, et c’est enfin ici qu’eurent lieu les manifestations de la Révolution de velours (1989) qui mirent fin au régime communiste.
Je profite du marché sur la place Venceslas pour goûter à la fameuse spécialité locale, le trdelník. Il s’agit d’une pâtisserie à la cannelle enroulée autour d’un bâton pendant la cuisson, comme une sorte de brochette. On en trouve un peu partout à Prague. Il devait faire office de petit snack en milieu de matinée mais j’avoue qu’il m’a tenu jusqu’au goûter! En tout cas, j’ai adoré.
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Non loin de la place Venceslas, pour ceux qui sont intéressés par l’Histoire, on peut trouver un petit musée du communisme dans la rue piétonne de Na příkopě. Ironiquement, il se trouve dans un bâtiment assez luxueux. Il n’est pas très grand, un peu kitsch parfois mais offre une approche assez vaste sur ce régime politique qui dura plus de 40 ans en Tchécoslovaquie (1948-1989). Le thème du musée est « le communisme: le rêve, la réalité et le cauchemar ». Il traite de la vie quotidienne, mais aussi de la vie dans les usines, dans les écoles, dans la campagne. Avec tous les objets exposés, c’est une véritable plongée dans ces années rouges sans concession.
Puis la balade se poursuit toujours plus au sud de la ville, toujours rive droite, au bord de la Vltava. Se promener au bord de la rivière est très agréable. On a notamment une vue magnifique sur le château de Prague, rive gauche.
Lorsque vous arrivez au niveau du pont Jiráskův most (au niveau du métro Jiráskovo náměstí), vous serez alors sur une petite place élégante fin XIXème siècle. Mais l’attraction principale de cette partie de la ville, c’est la Maison dansante (Tančící dům). Elle date de 1996 et a été conçue par les architectes Vlado Milunic et Frank Gehry (le fameux architecte qui a réalisé notamment le musée Guggenheim de Bilbao, et plus récemment le musée de la Fondation Louis-Vuitton à Paris). Cette maison en deux parties est surnommée affectueusement « Ginger et Fred » en hommage au célèbre couple Ginger Rogers et Fred Astaire. J’adore ce bâtiment, il est dans ma liste de mes bâtiments préférés. Il est comme vivant, on dirait que Fred enlace littéralement Ginger.
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Encore un pont plus au sud (Palackého most), les deux clochers du cloître d’Emmaüs se détachent du paysage. Le soleil se reflète sur le toit original qui date des années 1950. C’est une abbaye de l’ordre des Bénédictins.
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Prague est une ville très pratique pour circuler. Il y a trois lignes de métro faciles d’accès même s’il faut bien l’avouer, il nous a fallu plusieurs minutes pour comprendre comment marchaient les distributeurs de tickets et quel genre de ticket il fallait (les tickets sont en fonction du temps que l’on veut passer dans le métro). J’ai personnellement préféré prendre le tramway, on dirait qu’il sort d’un autre âge mais il est très pratique et permet de voir la ville.
Le lendemain, la journée est consacrée exclusivement à la rive gauche de la ville, et tout particulièrement au château de Prague (Pražský hrad en tchèque)…et il fallait bien ça. Le complexe est immense (ici l’entrée principale sur la place Hradčanské náměstí) et il est enregistré dans le Guiness Book des Records comme le château le plus grand du monde. Il est aussi classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est un endroit ultra touristique. L’histoire du château débute au IXème siècle quand le prince Bořivoj Ier décide de déplacer son gouvernement à Prague où il fit construire une première église en 880 sur la colline dominant la ville. Son fils fit ensuite construire une seconde église en 920, la basilique Saint-Georges. Le château sert d’abord de résidence pour l’évêque. Le site est ensuite délaissé mais l’empereur Charles IV (celui du pont Charles) décide d’en faire le centre du Saint Empire romain germanique. Il décide donc la construction de la cathédrale Saint-Guy pour que la ville soit à la hauteur de son statut. Il faudra attendre les Habsbourg (XVIème siècle) pour que le château prenne encore de l’ampleur avec notamment la création du Belvédère (le palais d’été) et l’aménagement des jardins. Après la Première Guerre Mondiale, le président tchèque Masaryk en fait le siège de la chancellerie présidentielle. Le château est encore désormais la résidence officielle du président.
Un des moments importants de la visite est la relève de la Garde dans la cour d’honneur du château (à l’entrée). Elle a lieu tous les jours à midi. Il est conseillé d’arriver très en avance si on veut avoir une chance d’apercevoir les gardes en uniforme. La fanfare en uniforme rouge joue aux fenêtres pendant que les quarante gardes en bleu défilent en-dessous. La relève dure environ 20 minutes.
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La construction de la cathédrale Saint-Guy (Katedrála svatého Víta en tchèque) fut décidée par l’empereur Charles IV (encore lui!) en 1344. Elle n’a été achevée qu’au XXème siècle (elle ne fut consacrée qu’en 1929), et est donc construite avec plusieurs styles architecturaux (gothique, Renaissance, baroque et néo-gothique). Elle se cache derrière une première cour et elle est si majestueuse qu’on se casse le cou à la regarder de haut en bas car la façade fait 82m de haut et elle n’a pas de parvis.
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A l’intérieur, il faut parfois jouer des coudes tellement il y a de touristes. Au milieu de la cathédrale se situe la chapelle Saint-Venceslas dans laquelle se trouve le tombeau de Saint Venceslas, le saint patron de la République tchèque. Dans la crypte, c’est le tombeau de Charles IV que l’on retrouve, ainsi que celui de Rodolphe II, un autre grand roi.
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Mais ce qui attire tant de monde dans cette cathédrale, c’est surtout le sarcophage en argent de Saint-Népomucène. A vrai dire, j’ignorais tout de la cathédrale avant d’y pénétrer et je me suis demandé pendant de longues minutes pourquoi il y avait un attroupement dans le fond. La foule était tellement dense que je n’ai rien vu avant d’être vraiment tout près. Le sarcophage est très impressionnant et date de 1736. Sa réalisation suit la canonisation de Jean Népomucène par le pape Benoît XIII (1729). Pour rappel, Saint-Népomucène est un prêtre du XIVème siècle qui fut torturé et jeté dans la Vltava par le roi de Bohême Venceslas IV, et qui est désormais le saint patron des ponts.
Il s’agit ici de la troisième cour du château. On peut y admirer la « porte d’or » qui est l’entrée solennelle de la cathédrale. La colonne de pierre sur la gauche est un monument en hommage aux victimes de la Première Guerre Mondiale (16 m de haut). On trouve aussi une statue de Saint Georges sur son cheval tuant le dragon. Celle-ci date de 1373.
Et ici on peut voir l’arrière du chœur de la cathédrale.
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Derrière la cathédrale Saint-Guy, on peut voir l’église Saint-Georges et sa façade Renaissance rouge. Il ne faut pas se fier au style de la façade. C’est en fait la plus ancienne église de Prague. C’est une basilique romane qui abrite les tombeaux de la dynastie des Přemyslides qui a régné pendant plus de deux siècles sur la Bohême et la Moravie à partir du IXème siècle.
Le vieux palais royal est accessible également depuis la troisième cour. C’est une partie du château que j’ai particulièrement aimée. C’était le siège des souverains à partir du XIIème siècle mais le palais fut réellement construit à partir du règne de Charles IV, puis sous le règne de Vladislas IV. Les dynasties des Přemyslides, des Luxembourg, des Jagellon et des Habsbourg se sont succédées dans ce palais. En 1618, c’est dans ce palais qu’eut lieu ce qu’on appelle la défenestration de Prague, événement qui déclencha la Guerre de Trente Ans. La salle de cérémonie ci-contre porte le nom de Vladislas IV et est absolument majestueuse avec ses 13 m de hauteur. Elle a été construite vers 1500 et elle est de style gothique avec sa voûte en rosaces. Elle sert encore aujourd’hui lors de l’élection du Président de la République.
Dans ce palais, la salle des registres est également remarquable car les murs et le plafond sont recouverts de blasons et armoiries peints. Quant à la salle de la Diète (ci-contre), elle abrite le trône.
Au fond de l’enceinte du château se trouve la Ruelle d’Or. Là encore, attendez-vous à énormément de touristes. C’est Vladislas IV qui fit construire cette petite rue qu’on appelait à l’époque « la ruelle des orfèvres » tout simplement car les maisons étaient habitées par des orfèvres. Au XVIème siècle, le roi Rodolphe II fait raser les petites maisons insalubres et autorise ses archers à s’installer dans la ruelle. Il y installa aussi, selon la légende, ses alchimistes qui cherchaient la pierre philosophale (qui pouvait changer le plomb en or). On la rebaptisa alors « la ruelle des alchimistes ». Plus tard, ce sont les pauvres de la ville qui s’y installèrent. La ruelle fut réhabilitée au début du XXème siècle et ce sont alors des artistes et écrivains qui prirent possession des lieux.
Les maisons sont colorées et minuscules, on peut parfois à peine s’y tenir debout. Ce sont désormais des petites boutiques d’artisans. Le plus célèbre habitant de cette ruelle est sans aucun doute l’écrivain pragois Franz Kafka. Il résida au numéro 22 entre 1916 et 1917. C’est dans cette toute petite maison bleue qu’il écrivit « Un médecin de campagne ». C’est désormais une petite librairie qui lui est consacrée.
Juste à la sortie de la Ruelle d’Or, on tombe sur une petite esplanade qui domine la ville. On peut admirer le pont Charles (et constater qu’il est bondé!). On peut aussi voir les tours de l’église Notre-Dame du Týn. Bref, l’endroit idéal pour faire des photos de la ville.
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De ce promontoire, on peut aussi voir jusqu’à la tour de télévision de Žižkov. Elle a été construite sur la colline du même nom à la fin des années 1980. Elle mesure 216 m. Je trouve qu’elle ressemble à une fusée. Mais ce qui intrigue vraiment (et qu’on ne voit pas si on est trop loin), ce sont les sculptures de bébés géants rampants le long des piliers de la tour. Ils ont été installés en 2000, tout d’abord de façon temporaire. Ils sont l’oeuvre de l’artiste local David Černý. Cette installation remporta un grand succès et il fut décidé de laisser les bébés en place.
Et enfin, une fois que l’on sort de l’enceinte du château, on peut se promener dans les jardins adjacents. La Salle du jeu de paume, avec les murs minutieusement décorés surmonte le Fossé aux cerfs. Elle a été construite en 1569. Elle sert désormais de salle d’exposition ou de concert.