Située au sud-ouest du pays et longue de 650 km, Palawan est bordée par la Mer de Chine au nord et la Mer de Sulu au sud. Avec son nom comme sorti tout droit de Star Wars, Palawan est un secret, un des derniers paradis sur Terre que les connaisseurs se chuchotent à l’oreille. Et il est temps d’en profiter car elle a officiellement été nommée « la plus belle île du monde » par des magazines américains et anglais en 2014 et 2016. Nul doute que cette perle ne va pas rester confidentielle encore très longtemps.
PUERTO PRINCESA
Une fois encore j’ai profité d’un week-end en dehors de Manille pour visiter cette île. Il faut prendre l’avion de Manille pour y accéder, mais cela ne prend qu’une heure et demi. On débarque alors à Puerto Princessa (côte sud de l’île), la ville principale de l’île située en son milieu. Elle n’a été fondée qu’en 1872 par les colons espagnols et nommée ainsi en hommage à la fille de la reine Isabelle II d’Espagne qui régnait à cette époque.
C’est une petite ville de 200 000 habitants, sans centre commercial, qui fait office de petite station balnéaire avec sa promenade au bord de la baie. Contrairement à Manille, elle paraît plus organisée et donc plus facile pour y circuler. Elle est aussi, paraît-il, la ville la plus propre du pays, et il faut avouer que cela se remarque quand on vient de Manille. La ville est animée, les habitants vivent beaucoup dehors, les restaurants sont accueillants (étant seule ce week-end là, des Philippins au restaurants m’ont invitée à me joindre à eux pour une soirée d’anniversaire karaoke…j’avais dû leur faire de la peine toute seule à ma table).
Je dois dire que le ciel était plutôt menaçant durant toute ma journée à Puerto Princesa, mais du coup, j’ai eu droit à un coucher de soleil époustouflant qui a littéralement mis le feu au ciel au-dessus des montagnes.
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A la nuit tombée, la ville s’éclaire. Je suis tombée sur cette petite place remplie d’enfants qui jouaient encore à la lueur des lampadaires que j’ai surnommés les sapins de Noël. C’est très original et assez joli comme éclairage urbain. D’ailleurs, cela doit être une spécificité pinoy parce qu’à Manille aussi il y a des lampadaires originaux notamment le long de Roxas Boulevard avec des boules multicolores.
SABANG
Le lendemain, le soleil est de la partie! Je pars donc en expédition, en mini-bus, à 70 km de la capitale de Palawan en direction de la côte nord de l’île. Une fois encore, les touristes philippins qui partageaient le mini-bus avec moi m’ont adoptée rapidement. On n’est jamais seul bien longtemps aux Philippines. La route est longée de champs d’arbres à kasoy (les noix de cajou). C’est l’occasion pour moi de découvrir comment on les cultive et de goûter les noix de cajou locales.
C’est aussi l’occasion de découvrir la campagne de Palawan. Je constate que comme en ville, la religion est omniprésente même quand on n’a pas assez pas construire une église. Ci-contre, l’église de campagne est construite avec une simple dalle de béton, de la taule pour le toit, et quelques bambous pour tenir le tout. Une église en plein-air!.
Et puis c’est enfin l’arrivée sur la plage de Sabang, un endroit absolument magnifique et paisible. C’est un des plus beaux endroits sur Terre et on comprend pourquoi. Avec sa plage de sable fin, ses cocotiers, ses jolies bangkas, ses montagnes verdoyantes et son eau aux milles nuances de bleu, c’est un véritable petit paradis. Il n’y avait pas un chat le jour où j’y suis allée. Quelques Philippins profitaient de la vue mais je n’ai croisé aucun touriste étranger, ce qui était plus qu’appréciable. J’étais comme dans un film avec ce décor parfait, presque seule au monde. J’ai même du mal à choisir des photos pour illustrer tellement cela me fait rêver à nouveau. Pour tout dire, il faisait tellement chaud que je n’ai pas résisté à faire trempette, mais l’eau était tellement chaude que ce ne fut même pas rafraîchissant. L’eau était translucide comme je n’avais jamais vu auparavant. Bref, un vrai petit coin de paradis!
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Et puis, nous avons déjeuné là, sur la plage, les pieds dans le sable. On nous a servi le plat national philippin: le poulet adobo avec du riz dans une feuille de banane.
Et finalement nous nous sommes dirigés vers l’embarcadère de Sabang. Nous sommes montés dans une bangka direction la rivière souterraine.
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PARC NATIONAL SAINT PAUL
Le parc national souterrain de Saint Paul (aussi appelé parc national de Puerto Princesa même s’il est situé à 80 km de la ville) est le principal lieu touristique de Palawan. Rien que le trajet en bangka pour y accéder était déjà d’une pure splendeur. La mer avait milles nuances de bleu et de vert (oui, je me répète), des nuances inconnues à mes yeux. Les îlots et rochers que l’on croise sont parfois ciselés comme de la dentelle, les vagues érodent le socle des rochers si bien que certains sont comme flottant sur la surface de l’eau. Les petites plages inaccessibles donnent des envies de Robinson Crusoe. J’aurais bien posé ma serviette sur cette plage minuscule par exemple.
Mais plus on s’approche, plus il y a de bangkas dans les alentours…jusqu’à l’embouteillage parfois. Le site est classé à l’UNESCO depuis 1999 sous le titre « valeur universelle exceptionnelle ». Il fait aussi partie des Sept Merveilles Naturelles du Monde (2011). Qui dit renommée, dit touristes. J’y ai donc croisé quelques touristes étrangers. On débarque donc sur une petite plage, puis on doit traverser une forêt pour aller jusqu’à la rivière. Ce n’est pas un long trajet mais j’aurais dû me méfier des gros panneaux sur la plage qui disaient « Attention varans »…parce qu’évidemment je me suis trouvée nez à nez avec cet énorme lézard de 2 m (si vous arrivez à le voir sur la première photo). Ca m’a figée sur place! Nous avons aussi croisé des singes (des macaques crabiers), ce qui m’a beaucoup plus attendrie.
Une fois arrivés à côté de l’entrée de la caverne, on vous affuble d’un gilet de sauvetage et d’un casque de chantier avant d’embarquer dans une petite bangka. L’entrée de la caverne est plus ou moins accessible, selon les marées. La rivière souterraine (Cabayugan) est longue de plus de 8 km, c’est la plus longue du monde. A l’intérieur, mieux vaut ne pas être claustrophobe
car il y fait un noir total et certains passages sont assez étroits. Le guide (obligatoire) vous montre des stalactites de karst en tout genre, des rochers mystérieux et vous raconte quelques histoires. Il faut surtout faire attention aux milliers de chauve-souris qui ne demandent qu’à vous effrayer. Sensation « Batcave » garantie! On entre et on sort par le même endroit, là où la rivière se déverse directement dans la mer dans la baie de Saint Paul.
La visite dure environ 45 minutes car la rivière n’est pas praticable sur toute sa longueur. Retour sur la terre ferme avec la lumière qui pique un peu les yeux, et traversée retour de la forêt (toujours en faisant attention aux varans), direction la plage où les dizaines de bangkas attendent les touristes.
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J’ai profité d’une dernière pause pour enfin goûter au dessert national: le Halo-halo. Si le nom peut prêter à sourire, sachez qu’il s’agit d’une expérience culinaire dont vous vous souviendrez. J’avais résisté pendant plus de trois mois aux invitations à la dégustation de mes amis philippins, mais là, mes touristes pinoys d’adoption me l’ont carrément offert, j’étais cernée. Pour faire court, prenez de la glace pilée, une bonne dose de lait concentré, et ajoutez-y beaucoup de petites choses comme des morceaux de jelly, des boules de tapioca, de la banane (jusqu’ici, tout va bien) mais aussi des haricots, des morceaux de patate douce et du maïs. Tout cela mélangé sous mes yeux ébahis. Même les concurrents de Pékin Express ont vomi le halo-halo pendant leur épreuve! Expérience à ne pas manquer donc!