
Je dois avouer que j’avais sous-estimé le pouvoir d’attraction de Rouen. La préfecture de Normandie m’a surprise. En fait, j’imaginais que Rouen avait été en grande partie détruite pendant la Seconde Guerre mondiale et je ne m’attendais donc pas à y trouver le charme médiéval. Rouen est une ville à la fois dynamique et ancrée dans son histoire. On y croise le fantôme de Jeanne d’Arc à chaque coin de rue et une cathédrale remarquable. Il y a largement de quoi explorer en un week-end au bord de la Seine.
SAMEDI
La cathédrale Notre-Dame
La cathédrale Notre-Dame de Rouen est l’emblème de la ville et un véritable bijou de l’art gothique. Il est donc logique de commencer la visite de la ville par cette grande dame. C’est une cathédrale aux multiples superlatifs. Tout d’abord, il s’agit de la cathédrale la plus haute de France avec sa flèche qui culmine à 151 m depuis le XIXe siècle et la troisième plus haute du monde. Elle ne se contente pas d’être la plus haute, elle est également celle qui a la plus large façade en France avec ses 61 m. C’est aussi la seule cathédrale du pays à avoir un palais archiépiscopal attenant toujours occupé par l’archevêque. Vous l’aurez compris, cette cathédrale est un colosse de pierre et de dentelle avec la particularité d’avoir deux tours bien différentes. La tour Saint-Romain (gauche) date en effet du XIIe siècle, alors que la tour de Beurre (droite) date, elle, du XVIe siècle.





Elle a subi les assauts du temps et des hommes, brûlant en partie à cause de la foudre en 1822 et étant partiellement détruite par un incendie en 1940 et éventrée en 1944 par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. L’intérieur est grandiose et sobre à la fois. On peut retrouver des vitraux du XXe siècle et, puisque nous sommes à Rouen, une chapelle consacrée à Jeanne d’Arc, ainsi que les tombeaux des ducs de Normandie. Je tenais particulièrement à voir le gisant du roi Richard Cœur de Lion renfermant son cœur (son corps se trouve à l’abbaye de Fontevrault).







Historial Jeanne d’Arc
Jeanne d’Arc est incontestablement la figure emblématique de Rouen. On la retrouve un peu partout dans la ville. L’historial de Rouen qui lui est naturellement consacré est plus qu’un musée. Ouvert en 2015, il est situé derrière la cathédrale, dans les bâtiments de l’archevêché. Son emplacement n’est pas un hasard puisque c’est ici que fut prononcée sa condamnation. L’histoire de Jeanne d’Arc est racontée grâce à une scénographie moderne, des vidéos, du mapping et des guides virtuels.







Le centre historique médiéval
Voilà ce qui fait le charme de Rouen: ses innombrables maisons médiévales à pans de bois. J’aurais pu poster des dizaines de photos, il y a environ 2000 maisons médiévales à Rouen! Les colombages ont parfois des couleurs surprenantes. J’avoue être curieuse de voir comment sont les appartements d’aujourd’hui dans de si vieux bâtiments.







Le Parlement de Normandie
Construit à partir de 1499 pour abriter l’Échiquier de Normandie (assemblée qui rendait la justice), ce bâtiment gothique fut transformé en parlement par François Ier en 1515. Il deviendra ensuite le palais de justice de Rouen. Le palais fut gravement endommagé par plusieurs bombardements en 1944. S’en suivit une restauration de 30 ans.




Le Gros Horloge
Après la cathédrale Notre-Dame, le Gros Horloge est certainement le monument le plus reconnaissable de Rouen. Il s’agit d’un beffroi orné d’un cadran au-dessus d’une arche. Ce bâtiment gothique date de la fin du XIVe siècle et abrite les cloches de la ville. En s’approchant, on peut remarquer l’agneau pascal qui représente les armes de Rouen. Il est possible de visiter l’intérieur du Gros Horloge (mais je n’en ai pas eu le temps).

Place du Vieux Marché
S’il est un lieu historique à Rouen, c’est bien la place du Vieux Marché. On peut la traverser sans y prêter attention, mais c’est bien ici que Jeanne d’Arc rencontra son funeste destin le 30 mai 1431, comme une petite plaque intitulée « le bûcher » nous le rappelle. L’église contemporaine date de 1979. Sur cette place, on trouve également des vestiges de l’église Saint-Sauveur (dans laquelle fut baptisé Corneille).




L’église Saint-Maclou
Je ne suis pas entrée dans l’église Saint-Maclou, mais sa façade m’a vraiment impressionnée. Cette église du XVe siècle est un parfait exemple du gothique flamboyant. Elle est dédiée à un saint breton: Maclou ou Malo. Son portail est vraiment original avec ses cinq arches immenses.


La cathédrale de lumière
Si vous avez la chance de visiter Rouen entre juillet et septembre, un passage à la cathédrale la nuit tombée est indispensable. En effet, tous les ans, la cathédrale s’illumine pour devenir l’écran d’un spectacle adapté à son architecture. Deux spectacles sont projetés tous les soirs (pendant une boucle de 50 min) racontant un pan de l’histoire de la ville ou de la région. Les années précédentes, les sons et lumières étaient consacrés à (vous l’aurez sûrement deviné!) Jeanne d’Arc, aux invasions vikings ou aux impressionnistes. En 2021, les deux illuminations étaient dédiées à Guillaume le Conquérant et aux grandes épopées maritimes vers les nouveaux mondes.



DIMANCHE
La forêt monumentale
À 10 min en voiture du centre-ville au nord de Rouen, dans la commune d’Houppeville, se trouve une forêt magique. L’occasion de prendre l’air tout en aiguisant sa curiosité! Sur un parcours artistique et ludique de près de 4 km, 13 œuvres d’art monumentales ont été exposées de septembre 2019 à septembre 2021. J’y ai croisé un serpent-dragon de 28 m, une table pour géants (petit moment Boucles d’or), des cabanes à l’envers, une tête de géant à moitié enterrée, des miroirs en escargot presque invisibles (mon œuvre préférée) ou encore une pieuvre géante qui fait office de cabane dans les arbres. Si cette exposition est à présent terminée, elle devrait revenir de façon récurrente très prochainement, peut-être dans un autre lieu de l’agglomération de Rouen.





Les quais de Seine
La Seine est un élément important à Rouen. Elle sépare la ville en deux, avec des caractères bien différents sur les deux rives. En cours de réhabilitation, les quais offrent désormais un bel espace de promenade et d’animation. On y trouve ainsi des espaces de jeux, des espaces d’expression artistique et des petits coins pour se restaurer sur le pouce au bord de la Seine.






Le musée des Beaux-Arts
Ouvert en 1809, le musée des Beaux-Arts de de Rouen possède une collection très riche de tableaux, sculptures et objets décoratifs de toutes époques. On y croise aussi bien des œuvres de Vélasquez que de Calder. On y trouve également une grande collection de tableaux impressionnistes comme Monet ou Renoir, la Normandie ayant été une terre d’inspiration pour ce mouvement.





Le jardin des plantes
Sur la rive sud de la Seine, on trouve le jardin des plantes datant de 1840. Ce grand parc permet une belle balade, mais aussi de découvrir de nombreuses plantes notamment dans les serres tropicales. Je l’ai visité dans le cadre d’un festival sur le Japon.






CARNET PRATIQUE
- Paris Saint-Lazare > Rouen : 1h20
- Musée des Beaux-Arts: esplanade Marcel Duchamp, entrée gratuite pour les expositions permanentes, ouvert tous les jours de 10h à 18h
- Historial Jeanne d’Arc: 7 rue Saint-Romain, entrée 10,50€, ouvert du mardi au dimanche de 10h à 19h
- Jardin des plantes: 114 avenue des Martyrs de la Résistance, entrée gratuite, ouvert tous les jours de 8h à 18h45 (20h15 en été)
- Cathédrale: entrée gratuite, ouverte tous les jours de 9h à 18h (fermée le lundi matin)
- Cathédrale de Lumière: gratuit, de début juillet à mi-septembre
- Gros Horloge: rue du Gros Horloge, entrée 7,20€, ouvert tous les jours sauf le lundi
- Parlement de Normandie: 36 rue aux Juifs
Super article je ne connaissais pas du tout Rouen. Ça donne envie d’aller y passer un weekend.
Je crois que j’aurais pu passer ma vie entière sans y aller. Et ma meilleure amie s’est installée là-bas. Ce n’est vraiment pas comme ça que j’imaginais Rouen. Et c’est vraiment chouette!
J’y suis allée il y a plusieurs années de ça et j’avais vraiment bien apprécié la visite ! 🙂
merci pour ton commentaire! Je suis ravie de voir qu’il n’y a pas que moi qui ai aimé cette ville.