Je ne le cache pas, beaucoup d’Européens passent des week-ends à Dublin pour découvrir surtout le quartier de Temple Bar et ses pintes de Guinness. Comme je n’aime pas la bière malgré mes 5 années à Londres, j’ai profité du reste de la ville. Ce qui m’a d’abord étonnée, c’est la taille de la ville, étant une capitale européenne je m’attendais à une ville plus grande. Dublin ne compte qu’un peu plus de 500 000 habitants. Mais finalement, ce n’est pas plus mal. La vérité c’est que Dublin est une jolie ville avec ses portes géorgiennes colorées, qui bouge et où les gens sont sympas (ce n’est pas pour tomber dans le cliché).
Pour commencer, voici la vitrine incontournable de Dublin: le quartier de Temple Bar. C’est le rendez-vous des touristes de tous bords, des amoureux de la bière et du whisky (enfin, surtout de la bière quand même!). Le soir, ce quartier est très animé, et aussi très sympa. Il y a une bonne ambiance chaleureuse et les gens n’hésitent pas à fraterniser dans les pubs au son de la musique irlandaise. La gueule de bois est presque obligatoire.
Le premier cliché qui s’est avéré vrai à Dublin, c’est l’omniprésence de la musique. La musique irlandaise résonne partout dans la ville, et c’est encore plus vrai dans le quartier de Temple Bar (dont je parlerai plus tard) et dans la rue commerçante de Grafton Street. C’est un peu comme déambuler dans le film Once (film magnifique sur un musicien à Dublin). De plus, beaucoup de groupes locaux se produisent dans les pubs ou dans des bars spécialisés. Dublin possède également une des meilleures salles de concert en Europe, à savoir la 3Arena sur les docks. Et, pour avoir expérimenté des concerts en Irlande, je peux dire que le public irlandais est très enthousiaste!
Deuxième idée reçue totalement vraie à Dublin: tout est écrit en irlandais. En effet, l’irlandais est officiellement la première langue nationale du pays, même s’il faut bien reconnaître que l’anglais reste majoritaire. Cela peut donc paraître un peu folklorique mais le but est de maintenir cette langue vivante, quotidienne, et pratiquée. En tout cas, quand on est touriste, on s’amuse bien volontiers à essayer de lire et surtout de prononcer les noms sur les panneaux.
Ici, c’est une plaque sur le mur de la poste principale de Dublin (rue O’Connell). Il faut lire Ard Oifig an Phuist car, en plus d’être en irlandais, il s’agit d’une écriture gaélique ancienne datant d’avant les années 1960. La plaque signifie tout simplement Bureau de poste général.
Le troisième aspect de la ville que j’ai remarqué, c’est l’importance de la rivière Liffey. Elle est beaucoup plus étroite que la Seine ou la Tamise, mais elle coule au milieu de la ville et il est donc certain que vous la traverserez plusieurs fois lors de votre visite.
Il est également certain que vous allez traverser la rivière en utilisant le pont piéton Ha’Penny. C’est le pont le plus connu de Dublin. En irlandais, on l’appelle Droichead na Leathphingine. Il relie directement le quartier des pubs Temple Bar à O’Connell street, l’artère principale de Dublin. Donc il est immanquable. Inauguré en 1816, il tient son nom (qui n’est d’ailleurs pas officiel mais qui est le nom que lui ont donné les Dublinois) de la taxe d’un demi penny que les piétons devaient verser pour traverser à l’époque.
.
Le pont Samuel Beckett est le plus récent de Dublin, il a été inauguré en 2009 et relie les anciens docks de la ville, quartiers en cours de réhabilitation. Il a été nommé en hommage à l’écrivain irlandais Samuel Beckett, prix Nobel de littérature. Il est reconnaissable entre tous avec sa forme de harpe, un des symboles du pays et de la culture celte, et ses haubans. Il peut se tourner à 90° pour laisser passer les navires.
Le voilier Jeanie Johnston est amarré non loin du pont Samuel Beckett. Il s’agit en fait d’une réplique d’un navire du XIXème siècle qui faisait la liaison avec les Etats-Unis à l’époque de la Grande Famine en Irlande. Cette réplique a été inaugurée en l’an 2000 et a aussi effectué la liaison trans-atlantique jusqu’en 2010, date à laquelle elle s’installa sur les quais de Dublin pour devenir un musée dédié à l’histoire de l’émigration.
Dublin Castle, le château de Dublin, a été construit en 1204 sur l’ordre du roi Jean. Il reste peu de vestiges du château de cette époque si ce n’est la Record Tower (la tour ronde sur la photo) dans le style normand, qui est aujourd’hui le musée de la police. On la trouve en entrant dans la première cour du château.
Dans la deuxième cour se dresse la Bedford Tower. De style géorgien, cette partie du château a été construite en 1761. Le château a servi de siège au gouvernement britannique jusqu’à l’indépendance du pays en 1922. Il était également la résidence du Lord Lieutenant of Ireland, le représentant de la couronne britannique en terre irlandaise.
Le château de Dublin est assez unique en son genre. En effet, ce n’est pas un château au sens propre du terme. C’est un grand complexe, avec un mélange éclectique, et assez improbable, de styles. C’est ainsi qu’on se retrouve devant tout un pan de murs aux couleurs flamboyantes, une explosion de bleu, de rouge et de jaune.
La cathédrale de Christ Church est une des deux cathédrales de Dublin (avec la cathédrale de St Patrick). Elle est la plus ancienne car sa construction a commencé au XIe siècle par les Vikings. Elle est devenue célèbre lorsque le roi Henry II décida d’y célébrer Noël en 1171. La cathédrale a été plusieurs fois modifiée et rénovée. Elle abrite aujourd’hui le tombeau de Strongbow (même s’il s’avère que ce n’est qu’une reconstitution), un noble anglo-normand du XIIe siècle qui a débuté la conquête de l’Irlande.
La Custom House est située au bord de la rivière Liffey et fut érigée en 1791. Elle servait tout d’abord de point de collecte des taxes douanières (d’où son nom) mais fut utilisée par le gouvernement local une fois le port de Dublin déplacé. Elle fut brûlée en 1921 par l’Armée Républicaine Irlandaise (IRA) provoquant l’effondrement du dôme. Elle abrite désormais le Ministère de l’Environnement et le gouvernement local.
Pour moi, la visite de Merrion Square était un passage obligatoire à Dublin. Ce quartier est en effet celui du célèbre écrivain Oscar Wilde. Il y habita pendant près de vingt ans et la maison familiale se trouve au 1, Merrion Square. Dans le parc à côté, on peut trouver une statue de l’écrivain (une bonne opportunité pour des photos touristes) et des citations. Un pèlerinage indispensable pour les fans du fantasque Oscar!
On peut d’ailleurs rester dans le thème d’Oscar Wilde en allant visiter Trinity College, une des plus célèbres universités du monde. Elle a été inaugurée en 1592 par la reine Elizabeth I. Mais elle n’a été ouverte aux femmes qu’en 1904. Oscar Wilde, mais aussi Samuel Beckett, Edmund Burke, ou encore Jonathan Swift y ont été étudiants. Elle est également réputée pour sa magnifique bibliothèque, une des plus belles au monde. Elle héberge le non moins célèbre Book of Kells, que des milliers de touristes viennent admirer. Il s’agit d’un manuscrit du IXe siècle magnifiquement illustré et conservé. Il relate les quatre Évangiles du Nouveau Testament et est un témoignage unique de l’art de cette époque.
Le Spire du Dublin est devenu l’un des symboles de la ville. Haute de 120m, cette grande aiguille fut inaugurée en 2003 pour célébrer la redynamisation du quartier d’ O’Connell Street. Le Spire a été construit à l’emplacement même d’une autre statue, le Nelson Pillar (sorte de reproduction de la colonne de Nelson de Trafalgar Square à Londres) qui a été détruite par une bombe de l’Armée Républicaine Irlandaise (IRA) en 1966.
Je pense y aller depuis longtemps, mais je n’ai jamais créé l’occasion!