Le sud-est de l’Angleterre est une région que je connais bien. Il y a des villes très touristiques telles qu’Oxford, Brighton et Canterbury, mais aussi le célèbre château de Windsor situé à 40 kms de Londres ou encore celui d’Hampton Court. La côte est très prisée des Londoniens le week-end, surtout Brighton ou même un peu plus loin avec des villes comme Portsmouth et Southampton dans le détroit du Solent. Le comté du Hampshire abrite également l’ancienne capitale anglaise Winchester, ou encore Chawton le village de Jane Austen, ainsi que Highclere Castle le château de la série Downton Abbey. Et enfin, si vous êtes fan d’Harry Potter, il ne faut pas manquer les studios absolument magiques de Warner Bros où ont été tournés les films.
OXFORD, OXFORDSHIRE
Oxford est une de mes villes préférées d’Angleterre…si ce n’est ma préférée! C’est une ville élégante et pleine de charme de 150 000 habitants. C’est la ville étudiante par excellence, c’est d’ailleurs la plus vieille université anglaise. Le centre ville est jalonné des colleges, de librairies, de dortoirs…j’adore cette ambiance studieuse. L’université d’Oxford est composée de 36 colleges dont les plus anciens datent du XIIIème siècle. La plupart des colleges se visite mais ils peuvent avoir des horaires d’ouverture au public changeantes, il faut donc vérifier sur les panneaux à l’entrée de chacun.
Christ Church:
C’est un peu La Mecque des universités, le Graal de tout étudiant de l’élite mondiale. 16 premiers ministres britanniques sont passés par là. Ce prestigieux college fut fondé par le cardinal Wolsey, conseiller du roi Henry VIII. Quand il tomba en disgrâce, c’est Henry VIII qui développa le college.
Christ Church dispose aussi d’une église, qui en plus d’être la chapelle du college est aussi la cathédrale d’Oxford. Elle recèle des petits secrets qu’un prêtre gardien des lieux m’a contés. Les vitraux sont particulièrement intéressants. Il faut savoir qu’Oxford est aussi la ville de Lewis Carroll, l’auteur d' »Alice au Pays des Merveilles ». Il a écrit ce conte pour Alice, une des filles du doyen du college de l’époque Henry Liddell. La légende dit qu’il l’a écrit dans le parc du college. Dans la cathédrale on peut retrouver un vitrail représentant une sœur d’Alice. Autre petite anecdote secrète, en cherchant bien dans la cathédrale, vous devriez trouver un vitrail représentant une scénette quotidienne…avec un cochon qui pète, si si je vous assure, merci au prêtre de me l’avoir montré.
Depuis quelques années, les touristes viennent aussi le visiter car il a servi de décor et d’inspiration pour les deux premiers films d’Harry Potter notamment les scènes de repas tournées dans le réfectoire. Une fois dedans, on se croirait réellement à Poudlard. Pour ceux à la recherche du détail, vous pouvez aussi vous amusez à chercher des personnages d' »Alice au Pays des Merveilles » disséminés principalement sur les fenêtres.
All souls college:
Il a été fondé en 1438 par Henry VI. Son nom complet est The Warden and the College of the Souls of All Faithful People Deceased in the University of Oxford, on comprend l’utilité de le raccourcir! Il est réservé aux étudiants en Master.
Trinity college:
C’est aussi l’un des plus vieux et l’un des plus réputés colleges d’Oxford. Il a été fondé par Thomas Pope (membre du « gouvernement » de la reine Mary Ière) en 1555. L’établissement était catholique. Il comporte aujourd’hui environ 400 étudiants.
La Radcliffe Camera se trouve juste à côté du All Souls college. C’est une rotonde qui fut construite en 1748 par James Gibbs en l’honneur du physicien John Radcliffe. Elle devait abriter une bibliothèque scientifique. Elle abrite aujourd’hui une partie de la Bibliothèque bodléienne. C’est un des symboles de la ville. S’il fait beau, faites un tour à l’église Notre-Dame juste à côté pour monter ses escaliers et avoir une jolie vue sur la ville (et cette vue précise sur la Radcliffe Camera).
Justement, parlons de la Bodleian Library. Il serait triste de partir d’Oxford sans y avoir fait un tour. C’est la plus grande bibliothèque d’Oxford, une des plus riches du pays avec 11 millions de livres et une des plus vieilles d’Europe (1602). On dit qu’un exemplaire de chaque livre publié y est conservé mais il est impossible de les emprunter. Elle est somptueuse. La plus ancienne salle de lecture, la Duke Humfrey’s Library avec son architecture médiévale, a servi de décor aux deux premiers films d’Harry Potter (il n’est jamais bien loin à Oxford).
Oxford est aussi connue, tout comme Cambridge, pour ses balades en barque le long des méandres de la Tamise et de la rivière Cherwell. Oxford et Cambridge sont aussi des sœurs ennemies en matière d’aviron. Une course entre ces deux villes universitaires a lieu à Londres sur la Tamise chaque année depuis 1829, elle s’appelle la Boat Race et attire des centaines de milliers de spectateurs.
Oxford est donc une ville vraiment jolie avec ses bâtiments médiévaux et ses colleges. C’est une ville pleine d’Histoire et d’histoires. Vous serez peut-être fasciné comme moi de visiter les colleges, les réfectoires, les bibliothèques…ou même les pubs! Je conseille d’ailleurs deux pubs: The Turf Tavern est bien caché, pour le trouver il faut prendre une ruelle tellement étroite qu’on ne s’y serait jamais aventuré (Helen’s passage) sous le Pont des Soupirs. Il date du XIIIème siècle et son plafond est très bas. Effet secret garanti! Et puis pour les amateurs de littérature, il faut absolument aller dans le pub The Eagle and Child sur la rue St Giles. J.R.R Tolkien et C.S Lewis y tenaient un club littéraire tous les mardis soirs appelé The Inklings. C’est fascinant de s’imprégner de la même atmosphère que ces deux génies de la littérature.
PORTSMOUTH, HAMPSHIRE
Portsmouth est une ville de 200 000 habitants au bord de la Manche à environ une heure et demi de Londres. Techniquement, Portsmouth est une île…même si on ne s’en rend pas du tout compte, car elle est séparée de l’Angleterre seulement par un mince filet d’eau. On aime se promener sur son port, car c’était un port très important. D’ailleurs les Français y sont venus à plusieurs reprises dès le XIVème siècle histoire d’embêter un peu nos voisins anglais et de piller la ville au passage.
Juste en face Portsmouth, on peut voir l’île de Wight (si si on la voit un peu sur la photo). Ca fait son petit effet. J’aurais aimé avoir le temps d’aller y faire un tour cette fois-ci (ce n’est que partie remise, voir Ile de Wight). Je l’avoue, j’ai quand même eu la chanson « Wight is Wight » de Michel Delpech dans la tête toute la journée.
Au XIXe siècle, la ville était une des plus riches d’Europe avec son port, elle abritait notamment la Royal Navy. La ville a été largement reconstruite après la Seconde Guerre mondiale car elle avait été lourdement bombardée. La plupart des navires du débarquement de Normandie sont partis de Portsmouth.
Mais l’historique maritime de Portsmouth est encore bien présent. Dans le vieux port, on peut voir plusieurs vieux navires ainsi que le musée de la Royal Navy. On y trouve aussi le musée du vaisseau-amiral Mary Rose qui coula en 1545 sous les yeux d’Henry VIII et qui fut remonté du fond de la mer en 1982. Mais celui qui a la plus fière allure, c’est le H.M.S Victory. Ce fameux trois-mâts était commandé par l’amiral Nelson lors de la bataille de Trafalgar en 1805. Cette bataille ne laissa pas de très bons souvenirs aux Français, mais on oublie que l’amiral Horatio Nelson perdit la vie à bord du H.M.S Victory pendant les combats avec les Français. Son navire est à Portsmouth depuis 1922.
Le nouveau symbole de Portsmouth, c’est la Spinnaker Tower. Elle est assez surprenante avec sa forme de voile de bateau. Placée dans le port, on dirait aussi un phare nouvelle génération. En réalité, cette tour de 170 mètres de haut et inaugurée en 2005 est une tour d’observation, elle ne sert pas à grand chose si ce n’est montrer que Portsmouth est une ville moderne. Personnellement, elle m’a fait penser à la tour Burj-al-Arab de DubaÏ.
La cathédrale de Portsmouth est atypique. Elle n’a pas l’air d’une cathédrale, on dirait plutôt un château. Elle est dédiée à saint Thomas de Canterbury. Je précise que c’est la cathédrale anglicane de la ville (il existe aussi une cathédrale catholique). Elle est aussi unique car elle fut fondée par un Français, Jean de Gisors, alors seigneur normand, qui donna le terrain pour la construction d’une chapelle en 1180.
Il existe encore un des forts de défense de la ville voulus par Henry VIII (qui en avait certainement marre de voir les Français débarquer à tout bout de champ). Le petit fort s’appelle Southsea Castle et il est situé à la pointe sud de la ville. Il date de 1544. C’est d’ailleurs de ce fort qu’Henry VIII a regardé son bateau le Mary Rose couler (encore la faute des Français!). Le petit phare noir et blanc fut construit dans le fort.
Le seul inconvénient des plages de Portsmouth: les galets qui font mal aux pieds!
.
.
.
.
WINCHESTER, HAMPSHIRE
Peu de personnes savent que cette petite ville de 40 000 habitants à 20 km au nord de Southampton fut la capitale de l’Angleterre. En 871, le roi Alfred le Grand tente d’unifier le royaume d’Angleterre et en fait sa capitale. Elle demeura la capitale de facto jusqu’aux invasions normandes et l’arrivée au pouvoir de Guillaume le Conquérant (1066) qui transféra peu à peu les pouvoirs de la capitale à Londres. Il fut cependant couronné dans les deux villes. La ville est désormais une petite ville tranquille de province et a su garder tout son charme médiéval notamment grâce à ses murs d’enceinte bien conservés.
Cette petite ville est donc dotée d’une puissante cathédrale, premier attrait touristique de la ville. Elle est gigantesque et complètement démesurée pour une ville de cette taille. Elle aurait la nef la plus longue de toutes les cathédrales gothiques d’Europe. Elle est dédiée à la Sainte Trinité, à Saint Pierre, à Saint Paul et à Saint Swithun, le saint-patron de la cathédrale dont la tombe se trouve dans l’édifice.
La nef mesure plus de 170 m de long. Elle fut remaniée à la fin du XIVe siècle. La cathédrale actuelle date du XIe siècle et fut construite par les Normands même si plusieurs modifications furent ajoutées par la suite. Le roi Henry le Jeune (fils d’Henry II Plantagenêt et Aliénor d’Aquitaine) fut couronné dans la cathédrale en 1172. La reine Mary I (Mary Tudor) y épousa le roi Philippe II d’Espagne en 1554.
Au-delà de son importance religieuse, si beaucoup de visiteurs viennent voir la cathédrale de Winchester, c’est aussi parce qu’elle abrite la tombe de la célèbre romancière anglaise Jane Austen. L’auteur d’ Orgueil et Préjugés, Raison et Sentiments, Emma…est en effet décédée à Winchester auprès de sa sœur en 1817. C’est un des auteurs favoris des Anglais (voir aussi Chawton sur cette même page et Bath). Cette plaque de bronze fut ajoutée en 1900 car la plaque originale (encore sur le sol) ne mentionnait pas qu’elle était une romancière à succès.
La crypte romane est parfaitement conservée et a une particularité, elle est souvent inondée. On y installa en 1986 une statue qui a l’air de contempler l’eau à ses pieds (lorsqu’il y en a, ce qui n’était malheureusement pas le cas le jour de ma visite en plein été).
J’ai également été fascinée par les plafonds en bois décoré, plutôt rare chez nous. Comptez £7 pour visiter la cathédrale. A l’intérieur, des visites sans supplément sont organisées plusieurs fois par jour.
La deuxième attraction touristique de Winchester c’est le Great Hall. C’est le seul vestige de l’ancien château de Winchester construit en 1067 par Guillaume le Conquérant.
Le Grand Hall fut ajouté par Henry III au XIIIe siècle. C’est aujourd’hui le musée de la ville (dans les étages). Il est gratuit. Si on vient dans cette salle, c’est surtout pour voir la gigantesque Table Ronde du roi Arthur. Si le roi Arthur a bel et bien existé (voir Tintagel), son histoire telle qu’elle a traversé les siècles relève plutôt de la légende. En effet, le mythe arthurien était très populaire au Moyen-Âge et fut surtout développé par Henry II et Aliénor d’Aquitaine pour établir la légitimité du roi Plantagenêt sur les terres anglaises.
La Table Ronde exposée sur le mur du Grand Hall ne date pas de l’époque d’Arthur. Elle aurait été fabriquée au XIIIe siècle, probablement sous le règne d’Edward Ier à l’occasion d’une Table ronde (sorte de fête médiévale). Elle ne fut peinte que sur ordre du roi Henry VIII lors de la visite de l’empereur Charlequint en 1522. Henry VIII s’y fait alors représenter (le personnage en haut de la table) ainsi que la rose Tudor au centre. Il ajouta tout autour les noms de tous les chevaliers de la Table Ronde. Légende ou pas, Winchester a tout prévu et a mis à disposition des déguisements pour enfants pour se faire prendre en photo en chevalier avec la Table Ronde.
A la sortie de la ville se trouve le vieux moulin à eau. Il a récemment été restauré et il aurait plus de 1000 ans. De là, suivez la rivière Itchen (qui coule jusqu’à Southampton) le long d’une magnifique promenade appelée « the Weirs ».
.
En vous promenant le long des Weirs, vous trouverez le château Wolvesey, le château des évêques de Winchester. Il est malheureusement fermé à la visite depuis juillet 2015. On ne peut qu’apercevoir la maison actuelle de l’évêque, mais pas les ruines du château d XIIème siècle qui sont derrière.
CHAWTON, HAMPSHIRE
Chawton est un petit village dans le parc national de South Downs qui doit sa célébrité à Jane Austen. Considérée comme un des plus grands auteurs anglais, c’est en effet dans ce village que Jane Austen vécu les huit dernières années de sa vie (1809-1817) avant de s’éteindre à Winchester (où elle s’était installée peu avant pour être proche de son médecin étant gravement malade). C’est aujourd’hui un musée à £8 l’entrée, mais il vous faudra une voiture pour y aller car le village est éloigné.
Avant 1809, Jane vivait à Bath avec ses parents mais n’appréciait pas le tumulte de cette ville. La mort de son père laisse Jane, sa mère et sa sœur Cassandra sans ressources. Heureusement le frère de Jane, Edward, hérite d’un membre éloigné de la famille de plusieurs propriétés. Il donne alors la propriété de Chawton à sa mère et ses sœurs, ce qui les sauve d’une vie d’errance. C’est une maison cossue mais sans prétention et sans luxe. Pourtant, Jane se sent revivre dans cette maison, proche de l’environnement de sa jeunesse. Elle y écrit tous les jours. C’est durant cette période que sont publiés 4 de ses romans: Sense and Sensibility (Raison et Sentiments), Pride and Prejudice (Orgueil et Préjugés), Mansfield Park et Emma. La visite de la maison a été pour moi assez émouvante étant admiratrice de Jane Austen. Voir la table sur laquelle elle a écrit toutes ces lignes désormais patrimoine britannique, pénétrer dans la chambre où elle dormait avec sa sœur bien-aimée Cassandra (dans le même lit), regarder par sa fenêtre et s’imaginer l’inspiration qu’elle en tirait, voir de petits objets personnels comme sa bague (et constater qu’elle avait des doigts si fins) ou son châle, ou encore la couverture qu’elle a cousu avec sa mère et sa sœur, observer longuement son écriture (et réussir à la lire!)…bref, entrer dans son monde comme dans l’univers de ses nouvelles.
Le village de Chawton est lui-même très mignon avec ses maisons aux toits de chaume et ses petits cafés et pubs de campagne typiquement anglais. Il y a une véritable atmosphère poétique dans ce petit coin du Hampshire.
HIGHCLERE CASTLE, HAMPSHIRE
Si vous regardez la série Downton Abbey, vous aurez reconnu au premier coup d’oeil le château de Highclere. Perdu au milieu de la campagne du Hampshire et de ses collines naissantes, le château de Highclere est une petite perle néo-jacobéen du XIXe siècle désormais célèbre grâce à la série Downton Abbey dont il sert de principal décor. Son architecte, Sir Charles Barry, n’est autre que celui qui a réalisé le palais de Westminster, d’où le petit air de ressemblance. Highclere tel qu’on le découvre aujourd’hui date de 1842 même si plusieurs châteaux se sont succédés sur le site. Il appartient au 8e comte de Carnarvon. La famille Carnarvon est connue en Angleterre car le 5e comte a découvert le tombeau de Toutânkhamon en 1922 et c’est avec sa mort mystérieuse que débuta la malédiction du pharaon. Highclere fut transformé en hôpital pendant la Première Guerre mondiale, puis en refuge pour enfants pendant la Seconde. Aujourd’hui, il ne se visite que pendant l’été et les tickets sont pris d’assaut des mois à l’avance (£15). Vous pouvez venir dès l’ouverture pour espérer avoir un ticket le jour-même.
Les jardins valent aussi le coup qu’on s’y attarde quelques heures. Ils ont été réalisés par Capability Brown, le meilleur jardinier du royaume au XVIIIe siècle. Entre pelouses verdoyantes, petits temples décoratifs, jardins cachés, fleurs par milliers, herbes folles, on aime se poser sur un des bancs et admirer ce travail minutieux.
C’était tellement beau que j’ai consacré un article à Highclere Castle avec beaucoup plus de photos: ICI
SOUTHAMPTON, HAMPSHIRE
Southampton est une des grandes villes du sud avec ses 250 000 habitants. Elle est située dans la baie juste en face de Portsmouth. Elle a été largement détruite par les bombardements allemands pendant la Seconde Guerre mondiale et je vous avouerai qu’elle manque donc un peu d’intérêt. Il ne reste que quelques ruines d’un ancien mur d’enceinte médiéval (Bargate).
Néanmoins, c’est un des ports les plus importants d’Angleterre depuis des siècles. Le Mayflower (le plus célèbre des bateaux de pionniers partis pour les Etats-Unis) ainsi que le Titanic sont partis de Southampton. Aujourd’hui, son port accueille encore des énormes porte-containers venus du monde entier et des bateaux de croisière gigantesques. Ci-contre, c’est le Civic Centre qui abrite la mairie, le musée de la ville Seacity et la bibliothèque municipale.
Southampton est traversée par deux rivières: la River Itchen au centre de la ville, et la River Test au sud qui longe le port et les quais. Pour traverser la River Test, il faut prendre le ferry car elle est très large. Il ne s’agit que d’une petite traversée de dix minutes sur un petit ferry pour les piétons et cyclistes. Vous arriverez alors à Hythe, la banlieue tranquille de Southampton, sur une jetée longue de 650 mètres qui date de 1881.
Si vous êtes trop fatigués pour rejoindre la terre ferme, vous pouvez prendre un petit train estampillé le plus vieux train de jetée au monde (jusqu’alors, j’ignorais qu’on pouvait trouver des trains sur les jetées!). Un petit saut dans le temps plein de charme.
.
.
NEW FOREST NATIONAL PARK, HAMPSHIRE
Entre Hythe et Bournemouth se trouve un grand parc national anglais, le New Forest National Park. Contrairement à ce que pourrait indiquer son nom, il ne s’agit pas d’une forêt mais d’une vaste étendue de bois, de landes et de marécages de près de 400 km². Son classement date de Guillaume le Conquérant qui s’en servait comme espace de chasse royal. On y trouve aussi de jolies plages où les Anglais viennent l’été avec une vue imprenable sur l’Ile de Wight d’un côté, et la ville de Portsmouth de l’autre sur la plage de Lepe.
.Le petit village de Beaulieu (prononcez « biouli ») est presque protégé de la modernité. Il est situé sur les terres de la famille de Lord Montagu, qui habite le château local depuis le XVIe siècle. Le village est aujourd’hui prisé par les touristes en quête d’authenticité. Le village est aussi connu pour être le point de départ de la construction de la flotte de l’amiral Nelson puisque c’est d’ici que provenait le bois pour les bateaux. Le village abrite également le National Motor Museum qui est une des plus belles collections de voitures anciennes. C’est d’ailleurs un rendez-vous incontournable pour les passionnés de belles voitures et il est fort probable que vous croisiez quelques beaux spécimens dans ce petit village (une magnifique Ferrari devant le pub ce jour-là).
Petite particularité du parc de New Forest, la vitesse est limitée à 40 miles car vous êtes assurés de croiser des animaux sur la route. Il ne s’agit pas d’animaux sauvages mais plutôt d’animaux domestiques en liberté. Une loi ancestrale anglaise veut que dans les endroits qu’on appelle commons, les habitants du coin peuvent laisser paître leurs animaux en totale liberté. Il y a donc de fortes chances que vous vous retrouviez coincés sur la route derrière des chevaux, des moutons ou des vaches qui vous regardent tranquillement sans bouger. Certains ne voient leur propriétaire qu’une ou deux fois par an.
BRIGHTON, EAST SUSSEX
Brighton est la destination préférée des Londoniens dès que le soleil pointe le bout de son nez, un peu comme les Parisiens avec Deauville. Cela donne une ville assez éclectique, entre les Londoniens en week-end, les retraités à la recherche de calme, et une grosse communauté gay qui fait la fête (oui, Brighton est la « capitale gay » du pays).
Les Anglais aiment les jetées dans les villes balnéaires…chose tombée en désuétude totale en France. La première jetée à Brighton fut construite en 1823 (elle a totalement disparu), puis une seconde (ci-contre) fut construite en 1866 à la grande époque des jetées au Royaume-Uni. Cette dernière, la West Pier, était prestigieuse, elle avait même une salle de concert. Deux millions de personnes y venaient chaque année au début du XXe siècle. Mais la compagnie propriétaire de la jetée fit faillite et la jetée fut abandonnée en 1975. Il ne reste que quelques éléments de la structure désormais qui tombent petit à petit dans le fond de l’eau.
Une troisième jetée (Palace Pier) fut construite à la fin du XIXe siècle. Inaugurée en 1899, elle était en concurrence directe avec la West Pier. Brighton a donc eu deux jetées pendant près de 80 ans. On l’appelle désormais la Brighton Pier et c’est sûrement la plus belle du pays.
C’est le symbole de la ville au même titre que le Pavillon royal. Elle est longue de 524 mètres. On y trouve principalement un parc d’attraction avec des manèges et des grands huit (qui ont une vue splendide sur le littoral). Les retraités (mais pas qu’eux) aiment aussi beaucoup venir s’asseoir sur les bancs occupant l’allée centrale, c’est d’ailleurs une des cartes postales classiques de Brighton.
L’autre incontournable de Brighton, c’est donc le Pavillon royal. Il étonne toujours. On se demande toujours ce que fait ce palais oriental dans cette ville si anglaise. On doit cette fantaisie au roi George IV, alors Prince régent, qui fit agrandir et transformer le palais en résidence exotique dès 1815 avec son architecte John Nash. George IV pouvait ainsi respirer le grand air, faire la fête, et vivre sa vie « secrète » avec sa maîtresse Maria Fitzherbert. A l’intérieur, c’est un mélange de styles tantôt chinois tantôt indien, tout en dorure, des lustres de dingues, des palmiers dans les cuisines, des dragons, du mobilier exotique. J’ignore s’il existe un autre palais avec ce caractère mais je pense qu’il est unique en son genre. La palais contribua à faire de Brighton une destination prisée. La reine Victoria, qui n’aimait pas vraiment le tumulte de Brighton et qui cherchait plutôt la discrétion, vendit le palais royal à la ville.
CANTERBURY, KENT
Canterbury est située à environ une heure et demi de Londres direction sud-est. Bizarrement, on a francisé son nom et elle est donc parfois connue en France en tant que Cantorbéry. Elle a toujours eu une place stratégique étant située entre Douvres et Londres et elle existait donc déjà du temps des Romains. Aujourd’hui, elle reste un centre touristique très important grâce à sa cathédrale et son histoire.
En 597, le pape envoya saint Augustin à Canterbury afin de convertir l’Angleterre au christianisme. Canterbury devint alors la capitale de l’Eglise chrétienne du pays. En 1070, l’archevêque Lanfranc (premier archevêque de la ville) ordonna la construction d’une cathédrale. Elle fut maintes fois agrandie et transformée (notamment après l’incendie de 1174) pour être aujourd’hui une des grandes cathédrales du monde chrétien. Si on vient de loin pour voir la cathédrale, c’est d’abord pour son architecture remarquable. Elle fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. Sa nef centrale mesure 160 mètres de long, c’est la plus longue nef d’Europe. Elle a été construite avec de la pierre de Caen. Mais ce qui rendit la cathédrale mondialement connue, c’est l’assassinat de l’archevêque Thomas Becket au sein même de la cathédrale en 1170. Il fut tué par des chevaliers du roi Henry II qui était en conflit avec lui, faisant instantanément de Becket un martyr de la chrétienté (il a été canonisé dès 1173). De nombreux pèlerins viennent encore se recueillir devant les reliques de l’archevêque. La cathédrale abrite deux autres personnages célèbres. Il y a d’abord la tombe du Prince Noir avec son gisant. S’il n’est pas très connu en France, le Prince Noir, en réalité Edouard Plantagenêt fils d’Edouard III, est une sorte de héros en Angleterre. Son plus grand fait d’armes aura été de capturer le roi Jean Le Bon lors de la bataille de Poitiers en 1356 et de contrôler ainsi le grand ouest français. Et enfin, vous pourrez voir la tombe du roi Henry IV (pas le nôtre mais celui des Anglais), petit-fils d’Edouard III, qui fit accéder au trône la dynastie des Lancaster.
La ville de Canterbury a été un refuge pour les protestants huguenots français du XVIe siècle. Ils y ont importé le travail de la soie. Ils habitaient dans des maisons à pans de bois typiques au bord de la rivière Stour. Elles font aujourd’hui tout le charme de Canterbury. Enfin, si la visite de la vieille ville et de la cathédrale vous a plu, plongez-vous dans l’oeuvre majeure de Geoffrey Chaucer Les Contes de Canterbury. C’est un grand classique de la littérature britannique du XIVe siècle.
WINDSOR, BERKSHIRE
Windsor, c’est tout d’abord un château immense, le plus vieux château toujours habité du monde (paraît-il). Cette grande forteresse médiévale est une des résidences de la famille royale, et sûrement la plus connue avec le palais de Buckingham à Londres. C’est d’abord le roi Henry Ier qui fit construire sur une motte les premiers murs d’un fort pour assurer la défense sur la Tamise après l’invasion normande (ci-contre,la porte des Normands est la porte d’entrée de la partie haute du château), mais c’est surtout Henry II (plus connu en France comme le mari d’Aliénor d’Aquitaine) qui fit construire un vrai château en commençant par le grand donjon appelée Round Tower. C’est d’ailleurs le normand Guillaume le Conquérant qui avait d’abord fait construire une tour à cet endroit mais Henry II en érigea une en pierre. Elle n’était pas si haute au départ, des étages furent ajoutés au XIXème siècle.
Le roi Edouard III au XIVème siècle apporta de grands changements au château (la tour ci-contre porte son nom). Edouard III est celui qui créa l’ordre de la Table Ronde et l’ordre de la Jarretière (1348). Il voulut établir le siège de ce dernier à Windsor et avait donc besoin de nouveaux bâtiments. Cela peut sembler désuet, mais l’ordre de la Jarretière est l’ordre de chevalerie le plus ancien et encore en activité.
La King John’s Tower a une histoire toute particulière avec la France. Elle doit son nom à notre roi Jean II dit Jean Le Bon. Pourquoi? Pour nous les Français, la bataille de Poitiers a eu lieu en 732 quand un certain Charles Martel a battu les Arabes. Pour les Anglais, la bataille de Poitiers a eu lieu en 1356. Beaucoup moins connue dans l’hexagone, il faut dire qu’on l’a perdue celle-là, c’est un des points forts de la Guerre de Cent Ans (Eugène Delacroix en a d’ailleurs fait un tableau célébrissime exposé au Louvre). Jean Le Bon est fait prisonnier par le Prince Noir (fils d’Edouard III) et emmené en Angleterre où il est retenu…devinez où? Dans cette tour du château de Windsor bien entendu. Comme j’ai demandé des précisions sur place, on m’a assuré qu’il avait été bien traité et qu’il était en fait libre de ses mouvements dans le château et dans le parc. Jean Le Bon retourna en France deux ans plus tard contre rançon, qui servit d’ailleurs à financer les onéreux travaux de Windsor .
Le château est immense avec plus de 1000 pièces (elles ne sont pas toutes ouvertes au public, notamment les appartements de la reine) et on peut facilement y passer la journée. Le parc est également gigantesque. Ci-contre, voici une vue de la partie haute du château. Ce sont les appartements privés (sur la gauche) ainsi que la grande porte George IV avec ses deux tours monumentales (sur la droite). C’est le roi George IV au XIXe siècle qui rénova cette partie du château. Un gigantesque incendie ravagea une partie du château en novembre 1992 et dévasta sa Majesté qui adore Windsor. Heureusement, la plupart des œuvres avaient été déplacées pour rénover les pièces mais l’incendie endommagea une centaine de salles. S’en suivit une polémique nationale car la reine étant la reine, elle pensait faire payer les réparations avec les deniers du contribuable. Finalement, la reine se retrouva contrainte d’ouvrir à la visite le château de Buckingham pendant l’été pour l’aider à financer les réparations.
Près de la sortie par la porte Henry VIII (tout en bas du château), on trouve la chapelle saint George. Elle fut construite au XVème siècle et renferme les tombeaux de plusieurs monarques. Henry VIII y est enterré aux côtés de sa troisième femme Jane Seymour. On trouve aussi les tombes d’Edouard VII, de George V et George VI (le père de l’actuelle reine). C’est ici que le prince Charles a épousé Camilla Parker-Bowles.
Au-delà du château, c’est toute une ville qui s’est construite à Windsor au fil des siècles. On peut se promener dans ses petites rues pleines de charme que les touristes oublient souvent d’arpenter.
.
.Juste de l’autre côté de la Tamise en face de Windsor se trouve Eton, célèbre pour son college d’élite. L’école fut créée en 1440 et nombre de petits princes sont passés par là dont les princes William et Harry. Même l’ancien premier ministre David Cameron y a fait ses armes. A moins que vous ne soyez un riche héritier, n’y songez même pas, les frais d’inscription se lèvent à près de £35 000 l’année.
HAMPTON COURT PALACE, SURREY
Pour rester dans les palais royaux, voici Hampton Court Palace, dans un style bien différent que celui de Windsor. Il est très reconnaissable grâce à ses briques rouges. Il est situé à environ 25 km au sud-ouest de Londres, au bord de la Tamise. Vous pouvez y aller très facilement en prenant le train de la gare de Waterloo (jusqu’à la gare d’Hampton Court). Comptez £18 pour l’entrée. Hampton Court Palace est associé à jamais avec le roi Tudor Henry VIII, même si ce n’est pas lui qui l’a fait construire. Le château est pourtant contemporain d’Henry VIII puisqu’il fut construit par un de ses plus proches conseillers, le cardinal Wolsey, archevêque de York. Quand celui-ci tomba en disgrâce aux yeux du roi, il lui offrit son château…tout simplement!
Henry VIII, pour ceux qui ne sont pas familiers avec l’histoire britannique, est surtout connu en France pour avoir épousé six femmes. Il régna de 1509 à sa mort en 1547 et a donc côtoyé notre roi François Ier et de Charles Quint, roi d’Espagne et empereur du Saint-Empire romain germanique. Face à ces deux importantes figures européennes, Henry VIII avait soif de grandeur. Il s’allia tantôt avec l’un tantôt avec l’autre selon les guerres. Il fut surtout un grand roi en Angleterre. Il fut d’abord marié avec la très catholique Catherine d’Aragon avec qui il a eu une première fille, Mary (la fameuse Bloody Mary). Mais il s’éprit ensuite d’Anne Boleyn (portrait ci-dessous). Le pape refusa d’annuler son premier mariage. Afin d’épouser Anne Boleyn, Henry VIII décida de se séparer de l’Eglise catholique de Rome et créa l’Eglise chrétienne d’Angleterre (anglicane), protestante, avec lui-même à sa tête (tant qu’à faire!). Il eut une autre fille avec Anne Boleyn, Elizabeth (la future grande Elizabeth Ière). S’en suivit une grande réforme du pays pour éradiquer le catholicisme du pays. Bien entendu, il se lassa d’Anne Boleyn qui fut accusée d’adultère et de haute trahison puis décapitée à la Tour de Londres. Il épousa ensuite Jane Seymour avec qui il eut enfin un fils, Edward (qui régna brièvement à la mort de son père sous le nom d’Edward VI). Mais Jane meurt des suites de son accouchement. On dit que Jane Seymour fut le véritable amour d’Henry VIII car il a demandé à se faire inhumer à ses côtés à Windsor. On organise ensuite un mariage arrangé avec Anne de Clèves, qui fut rapidement annulé car il la trouvait repoussante. Puis ce fut le tour de Catherine Howard, qui le trompa et fut décapitée deux ans seulement après leur mariage. Il finit sa vie aux côtés de sa dernière épouse, Catherine Parr…qui lui survécut. Je recommande la série « The Tudors » pour vous plonger dans la complexité du règne d’Henry VIII et voir le palais d’Hampton Court sous un angle historique.
Lorsqu’on entre dans la deuxième cour, on passe sous la tour de l’horloge astronomique. Elle date de 1540. Elle est tout à fait remarquable et indique différents paramètres: l’heure, le jour et le mois (jusqu’ici tout est normal), mais aussi la position du soleil, les douze signes du zodiaque, le nombre de jours écoulés depuis le début de l’année, les phases de la Lune, l’âge de la Lune en nombre de jours, et l’heure de la marée haute à London Bridge.
La première chose qu’Henry VIII fit modifier lorsqu’il acquit le palais fut d’agrandir les cuisines de façon à pouvoir accueillir sa cour de plus de 1000 personnes. La salle du trône est purement décorative. En effet, le palais n’est plus habité par la famille royale depuis le XIXe siècle. La reine Victoria fit ouvrir le château au public en 1838. L’une des pièces majeures de l’ère Tudor qui subsiste encore aujourd’hui au palais est le Grand Hall. C’était la plus grande pièce du palais à l’époque. Elle servait de salle à manger. Son plafond en bois sculpté est véritablement impressionnant.
.Le château subit d’importants changements sous le règne du roi Guillaume d’Orange et de son épouse la reine Mary II. En 1689, ils ordonnent au grand architecte de l’époque Sir Christopher Wren (architecte entre autres de la cathédrale saint Paul à Londres) de détruire petit à petit le palais Tudor pour le transformer en palais baroque pour lui donner un air de Versailles. Les appartements d’Henry VIII furent perdus et on installa les nouveaux appartements royaux dans une nouvelle aile construite par Wren avec une façade élégante et beaucoup de fenêtres.
J’aime les Anglais pour la façon qu’ils ont de nous rendre les visites historiques et culturelles attirantes. Que ce soit dans les musées ou les monuments historiques, il y a souvent une approche amusante. A Hampton Court, on peut visiter le palais déguisé. On vous prête des longues capes de velours et on s’y croirait presque. Il y a un peu partout dans le château des bénévoles en costumes pour vous renseigner…et il y a de fortes chances pour que vous croisiez même Henry VIII. Il n’est jamais bien loin. Il y a toujours un événement à fêter au palais…il faut dire qu’avec les six mariages d’Henry VIII, il y a beaucoup de commémorations. On vous propose alors de participer à des reconstitutions, tout ça est très ludique. Il y a aussi toutes sortes d’événements organisés tels que des concerts (comme le jour de ma visite dans la cour) ainsi qu’une immense exposition florale annuelle ou encore une grande patinoire en fin d’année.

la rose des Tudors est aujourd’hui un des symboles de l’Angleterre
Les jardins du palais d’Hampton Court sont également très réputés. La Grande Allée avec ses ifs et sa fontaine a été dessinée sous Guillaume d’Orange. Il faudrait presque la journée pour faire le tour des jardins. J’ai particulièrement apprécié le Rose Garden qui était fleuri et sentait magnifiquement bon. Et puis, pour amuser petits et grands, il y a aussi un labyrinthe dans les jardins. Les Anglais adorent ça, on peut en trouver souvent dans les jardins de grandes maisons bourgeoises et petits châteaux partout dans le pays. On considère que le cardinal Wolsey avait déjà un labyrinthe dans ses jardins mais celui que l’on voit actuellement est celui conçu pour Guillaume d’Orange.
.HARRY POTTER STUDIOS, HERTFORDSHIRE
Voilà une visite que j’attendais avec impatience…et qui ne m’a pas déçue. Les studios de la Warner Bros sont situés à Watford. Il y a des navettes qui partent du centre de Londres (mais elles sont assez chères). Vous pouvez prendre le train (environ 20 min de trajet) jusqu’à Watford Junction, et de là, il y a des bus Harry Potter qui vous emmèneront aux studios pour £2. La visite n’est accessible que sur réservation préalable à une heure désignée. Il y a en effet beaucoup de monde, beaucoup beaucoup, et cela permet de réguler la visite afin qu’elle ne soit pas trop embouteillée. Le système fonctionne très bien. Arrivez donc bien en avance pour ne pas rater votre séance. Évitez les séances tardives car il faut vraiment plusieurs heures pour faire le tour (je crois qu’il m’en aura fallu 4). Comptez £33 pour un ticket adulte. C’est un peu cher mais ça vaut le coup.
On commence une file d’attente devant la chambre sous l’escalier d’Harry Potter mais on entre vite dans une salle de projection. On nous diffuse un film avec interview des acteurs pour nous présenter un peu le projet. A la fin, l’écran se lève pour découvrir la magnifique porte du Grand Hall qui s’ouvre pour nous. Et là, autant le dire, mes grands yeux de fans furent ravis. Quelle entrée en matière! Je ne m’y attendais pas, ils ont bien aménagé la visite pour en prendre plein les yeux.
Etre dans la grande salle à manger de Poudlard a un effet vraiment magique. Il y a là tous les costumes des différentes maisons et des différents professeurs. Puis on passe dans un hangar avec des milliers d’objets se rapportant aux films. On pourrait y passer des heures, on reconnaît tout! Que ce soit le Miroir du Riséd, le portrait de la Grosse Dame, le Vif d’or, le journal de Jedusor, la coupe de Quidditch, le retourneur de temps d’Hermione, la valise du professeur Lupin, le coffre d’Alastor Moody, les balais…il y en a partout et on se prête facilement au jeu de fouiller.
Je pense qu’il doit y avoir presque chaque objet utilisé dans les 8 films présent dans ce hangar. Il y a aussi des reconstitutions de pièces de tournage comme la pièce commune des Gryffondor et la chambre des garçons à Poudlard, la hutte d’Hagrid, la salle de cours pour les potions, la cuisine des Weasley (avec la vaisselle qui se lave toute seule!) ou encore le bureau du professeur Dumbledore.
Quand on a fini de visiter les moindres centimètres de ce hangar, on se retrouve dehors dans la cour (j’ai eu peur que la visite se finisse ici d’ailleurs!). Il y a là plusieurs éléments tournés en extérieur comme évidemment la maison des Dursley (là où a grandi Harry pour les novices) au 4 Privet Drive, le Magicobus, la tombe de Voldemort,
la voiture volante des Weasley (chouette, on peut rentrer dedans pour prendre une photo au volant!) ou encore des pions du fameux jeu d’échec géant du premier film. Et si vous êtes aspirant magicien comme moi (ou juste fidèle lecteur), peut-être vous êtes vous déjà demandé quel goût pouvait avoir la bièraubeurre que les sorciers consomment sans modération. La magie des studios l’a fait, vous pourrez vous aussi vous prendre une pinte dans la cour…et ce n’est pas si mauvais que ça! Cheers!
Et puis on entre dans un autre hangar avec d’autres décors grandioses comme celui du Ministère de la Magie avec ses carreaux verts et son monument « la Magie est Puissance » qui écrase les pauvres Moldus. On peut aussi voir le bureau de Dolores Ombrage tout en faïence rose avec ses portraits de chats. On découvre comment des effets spéciaux sont réalisés et on peut voler sur un balai pour une séance photo (vu l’affluence, j’ai vite abandonné la file d’attente).
Et enfin on entre dans le Chemin de Traverse (Diagon Alley), la fameuse rue commerçante pour sorciers où on peut trouver où acheter son hibou, ses bonbons, ses livres de cours, son balai et bien sûr sa baguette magique chez Ollivanders. Malheureusement on ne peut pas entrer dans les magasins qui ne sont que des vitrines mais ça reste un moment magique d’y faire du lèche-vitrines.
On passe ensuite aux effets spéciaux et animations des diverses créatures, ça devient plus technique et du coup moins magique et cela m’a moins intéressée. Certes, c’est instructif de voir comment tout cela est réalisé mais je préfère rester avec mes yeux naïfs. On clôt la visite avec la maquette géante et extraordinaire de l’école de Poudlard. On aimerait se faire souris pour pouvoir y pénétrer. Elle est en tout cas gigantesque et a servi pour faire des plans larges lors des tournages. Rassurez-vous, la visite ne serait pas complète sans une énorme boutique de souvenirs avec des miiiiilliers de baguettes comme chez Ollivanders (au défi de choisir la vôtre) et tout l’attirail du parfait petit sorcier…un vrai gouffre pour le porte-monnaie.