
Lors de notre week-end à Naples, nous voulions nous échapper de la ville et goûter à un peu de dolce vita. Ce que nous n’avions pas prévu en revanche, c’est le mauvais temps. En plein mois d’octobre, cela n’a rien d’exceptionnel, et il faut faire avec. Mais quand la destination finale est l’île de Capri, on se pose la question si cela vaut le coup de faire le déplacement alors que le ciel promet de nous tomber dessus. Déterminées, nous avons quand même pris le train circumvesuviana pour faire le tour de la baie de Naples jusqu’à Sorrente (Sorrento en italien). Nous avions décidé d’aviser une fois sur place, si le ciel nous accordait une éclaircie, nous prendrions le bateau pour Capri. Dans le cas contraire, la station balnéaire de Sorrente ferait l’affaire.
Sorrente, ville étape
C’est un fragile rayon de soleil qui nous accueille après une bonne heure de train. C’est un peu long mais avec cette ligne un peu vieillotte cela ne coûte que 4,50€. Sorrente est une ville à flan de colline, coquette et colorée. En cette mi-octobre, elle est aussi très calme, et j’imagine bien l’effervescence de cette ville l’été. Ses restaurants avec vue panoramique, ses boutiques de produits au citron, ses ruelles bordées d’hôtels et ses pontons de plage sont tristement vides.
Le quartier du centre-ville autour de la cathédrale est plat avec ses boutiques et ses petites rues. Plus on s’éloigne en direction de la marina grande (l’autre port), plus ça monte, plus les ruelles deviennent étroites et sinueuses. La vue sur la ville et sur la baie vaut le détour. Sorrente est un prélude à la côte amalfitaine de l’autre côté de la péninsule.







Le plan B de la journée, s’il pleuvait trop, était de passer la journée à Sorrente. Mais la ville ne nous séduit pas autant que nous le pensions et Capri est juste devant nous. Renoncer à voir cette île mythique est un crève-cœur. Le ciel n’a pas l’air de vouloir se dégager mais l’appel du large est plus fort. Même sous la pluie, nous irons à Capri. C’est un petit caprice à 40€ (A/R), mais nous sommes si heureuses de l’assouvir.
Capri, sous la pluie
La traversée est assez rapide, 20 minutes pendant lesquelles nous sommes bien brassées par les creux alors qu’un petit groupe d’Américaines boit du champagne en cannette. Sans surprise, c’est sous la pluie que nous débarquons enfin sur l’île. Nous ne nous attardons pas trop dans le port préférant prendre le funiculaire pour accéder au village de Capri.
La vue est voilée, les rues sont désertes, la plupart des boutiques sont fermées. C’est la toute fin de saison et les touristes venus voir la fameuse grotte bleue sont partis depuis longtemps. Je gardais une image assez romantique de Capri et j’avais occulté le fait que c’était surtout une destination prisée des stars et riches touristes avec ses ruelles bordées de magasins de luxe. Si j’aurais évidemment préféré avoir un rayon de soleil, je me dis que j’aurais en revanche détesté découvrir cette île en été, c’est exactement le genre d’endroits que je fuis. Mais là, nous avons l’île pour nous. La petite pluie fine qui nous accompagnait jusque là ne tarde pas à se transformer en pluie battante calmant rapidement nos ardeurs.
Il est temps d’invoquer Hervé Villard, à situation désespérée, mesures désespérées. Réfugiées sur une petite terrasse en bois à l’abri des gouttes, seules dans la rue, nous nous mettons à chanter « Capri c’est fini » en riant de la situation (ne me remercie pas lecteur/lectrice, tu vas lire le reste de l’article avec cet air dans la tête). Hasard ou réponse divine, toujours est-il qu’au loin un rayon de soleil éclaire soudain l’horizon. Le pari n’est pas gagné, mais tant que la pluie se calme, nous reprenons espoir et notre balade dans les ruelles. Le village piéton est un dédale de ruelles bordées de fleurs, de villas élégantes et hôtels avec terrasses panoramiques.
Même sous la pluie, Capri transpire de charme.
Cette virée à Capri étant improvisée, nous errons dans le village sans savoir où aller pour finalement suivre un panneau « belvédère ». Plus on avance, plus le ciel semble vouloir s’éclaircir. Je tombe amoureuse de ces petites ruelles et me réjouis à chaque pas qu’elles soient désertes. Capri cherche à rester authentique malgré tout, et juste à côté d’un hôtel qui a laissé la sono comme en plein été à Ibiza, une chartreuse demeure silencieuse (il n’y a plus de moines depuis longtemps).
Encore quelques mètres et les rayons de soleil percent le ciel de façon plus prononcée cette fois. Nous arrivons aux jardins d’Auguste, le fameux belvédère que nous cherchions. Il y a parfois des moments de grâce en voyage, et là, juste là, à cet endroit, ce fut un moment parfait. Nous exultons devant la vue magnifique sur les faraglioni. Nous n’arrivons pas à détacher nos regards de ces trois rochers emblématiques de Capri (Stella, Faraglione di mezzo, et Scopolo) et nous félicitons d’être venues malgré la météo.
Je découvre le bleu de Capri, le fameux bleu hypnotisant qui ne ressemble à aucun autre et qu’aucune photo ne saura rendre correctement. Cette pause au belvédère restera le plus beau moment de notre séjour pour moi, comme si nous avions été récompensées de notre persévérance.
Les jardins d’Auguste sont un écrin pour cette vue. Nous nous attardons un peu plus longtemps au milieu des arbustes colorés, des parterres de fleurs et des statues car le chemin que nous voulions prendre pour continuer la balade est malheureusement fermé à cause d’un éboulement. Il faudra donc faire demi-tour et revenir dans le village.
Avec le soleil en grand vainqueur, Capri montre son visage le plus romantique. La vue sur la baie et le Vésuve est maintenant dégagée, les murs blancs des maisons reflètent les rayons de soleil. C’est vraiment avec regret que nous décidons de redescendre dans le port.
Nous avons tout juste le temps de réaliser un dernier souhait, manger une glace à Capri, je rêvais d’une glace fior di latte depuis le début du séjour. Les petits plaisirs de la vie…
Nous reprenons donc le bateau le cœur lourd mais si contentes d’avoir profité de cette belle escapade à Capri et nous sentant privilégiées de l’avoir découverte hors saison. Capri c’est fini (il fallait bien que je la fasse!). L’horizon se pare de nuances de rose pour finir cette journée à Sorrente.
CARNET PRATIQUE
- Pour aller à Sorrento, prendre le train Circumvesuviana de la gare de Naples Garibaldi. Comptez une bonne heure de trajet car beaucoup d’arrêts mais le billet ne coûte que 4,50€ l’aller
- plusieurs compagnies de bateaux proposent la traversée vers Capri. Leurs stands sont les uns à côtés des autres dans le port (attention il s’agit du port Marina piccola). Nous avons payé 40€ aller-retour pour la traversée rapide de 20 min. Il existe aussi une ligne directe Naples-Capri.
- funiculaire de Capri pour monter dans le village en moins de 5 min: 2€ le trajet
Jolie petite escapade à Capri! Merci pour l’humour et effectivement j’ai la chanson en tête!! 🤣🤣🤣🤣
Encore une nouvelle destination que tu me fais découvrir 😉
Tu as vraiment bien fait d’insister et de défier les cieux car vous avez bien été récompensées. Hâte de lire tes nouvelles aventure globetrottinesques. Merci pour ces magnifiques photos 😍🤩
hehehe l’anecdote est vraie, on a pensé à ma mère qui nous a saoulées toute notre enfance avec Hervé Villard lol Merci pour ton commentaire 🙂
Et comme disait Alain Chabat: « Non, Audeline… Hervé Vilard n’est pas mort! ».
Mais oui!!! Comment oublier l’école du fan!!! 🤣