Ile de Mindoro

L’île de Mindoro est située au sud de Manille. Ce fut ma première escapade loin du chaos de la ville…avec une vraie sensation de bout du monde en prime. Il faut compter deux bonnes heures de bus au départ de Manille jusqu’au port de Batangas (officiellement), mais moi j’ai mis trois heures. Le ticket de bus (ci-contre) est d’un autre âge, il faut le faire poinçonner, et je n’ai pas encore saisi la signification de tous les petits trous. A Batangas, j’ai pris ce qu’on appelle une bangka (ci-dessous), une sorte de grande pyrogue avec des flotteurs de chaque côté…et ça n’est pas aussi stable qu’il n’y paraît. C’est le seul moyen de naviguer entre les différents îlots de Mindoro. Il faut environ 1h30 de bateau pour rejoindre Puerto Galera. Pour ma part, j’ai continué le voyage jusqu’à White Beach, une plage de sable blanc qui porte bien son nom. On touche un petit coin de paradis. Il y a très peu de touristes (bon, j’ai quand même croisé deux ou trois Américains venus chercher les faveurs de jeunes Philippines, ce qui m’a profondément dégoûtée), et cela donne déjà une impression de bout du monde. Certes, il y a quelques bars le long de la plage mais ce n’est pas encore vraiment une destination touristique. Les montagnes, la mer émeraude, le sable blanc…il ne m’en fallait pas beaucoup plus pour oublier Manille le temps d’un week-end. Ah si! Il fallait encore quelque chose: des mangues fraîchement coupées (ces petites mangues jaunes sont bien loin des grosses mangues vertes que l’on trouve en Europe, et sont un véritable délice). J’ai donc passé deux jours sur la plage, sous des cocotiers protecteurs (le soleil est assez cruel sous ces latitudes pour une peau de porcelaine comme la mienne), à siroter des jus de mangues (avec ou sans rhum), à regarder les îles à l’horizon et à me dire qu’il faut peu de choses pour être heureux. White Beach (et l’île de Mindoro en général) est un bon spot pour la plongée sous-marine et le snorkeling. N’étant pas une grande nageuse, j’ai passé mon tour. Mais mes camarades de week-end en ont bien profité, et ont aussi fait un night-dive (une plongée de nuit). Les petits hôtels à côté sont très bon marché (mais ne pas chercher le grand luxe, il n’y en a pas).

Pour changer un peu de la plage, et parce que le temps se couvrait un peu, je suis partie en excursion dans la montagne à la recherche de la cascade d’Aninuan. Il suffit d’une heure de marche un peu intense pour y arriver. Et l’ascension vaut peut-être encore plus le coup que la cascade en elle-même. On rencontre des porteurs de mangues (ci-contre), des chèvres près de petites bicoques en bois…se dire que des gens habitent là, loin de tout, sans eau, sans électricité, juste avec ce petit toit fragile sur leur tête, on se dit qu’on n’aimerait pas être à leur place quand la pluie s’abat, mais qu’ils doivent avoir une vie beaucoup plus proche de la nature. La nature environnante est véritablement luxuriante, je crois que je n’ai jamais du vert aussi vert si je peux m’exprimer ainsi. Les pluies tropicales et le soleil font tout pousser à grande échelle.
Et puis enfin, l’arrivée à la cascade! Alors, elle n’est peut-être pas hyper impressionnante mais c’était déjà un événement pour moi qui n’avais jamais vu de cascade. Il en fallait peu pour m’impressionner et cela a suffit. Comme nous étions déjà trempés par le trek, nous avons sauté dans l’eau et c’était un vrai moment de bonheur simple au milieu de nulle part.

Après le trek, nous avons pris des tricycles pour monter jusqu’au golf de Ponderosa sur les hauteurs. Même si nous ne sommes pas entrés sur le resort, la vue sur la baie et les îles de Paniquian et Medio est juste époustouflante! Avec la lumière rosée du soleil couchant, c’était vraiment féerique, comme une petit goût de paradis.