J’ai visité Lisbonne lors d’un long week-end de février. C’était une très bonne idée d’y aller à cette période, cela m’a permis de m’échapper de la grisaille et du froid, et surtout de retrouver un peu de lumière au milieu de l’hiver. Nous avons eu beaucoup de chance avec le temps, le soleil a régné en maître pendant tout le séjour, nous donnant un avant-goût de printemps. J’ai vraiment adoré Lisbonne, c’est une destination idéale pour un week-end à la fois dépaysant et tranquille. Ce sont ces deux aspects que j’ai aimé à Lisbonne: la lumière et la douceur de vivre.

Samedi

La Praça do Comércio – La Place du Commerce

Ce fut notre épicentre du week-end. Nous avions loué une grande chambre dans une superbe auberge de jeunesse à deux rues de la place alors nos journées ont commencé et se sont terminées avec la Place du Commerce. Elle a été construite après le tremblement de terre de 1755, en lieu et place du Palais royal. Encadrée sur trois côtés par de riches bâtiments ocres, elle était la porte d’entrée maritime de la ville, car c’est ici que les navires marchands accostaient pour faire commerce. En son centre, on trouve une immense statue équestre du roi Joseph I^er et au fond, l’Arco da Rua Ausgusta, l’arc qui ouvre sur la Baixa.

Le quartier Baixa Chiado

Il s’agit de la partie basse de la ville. La Baixa est composée de rues commerçantes parallèles qui s’étendent de l’Arco da Rua Augusta jusqu’à la place Dom Pedro IV (appelée aussi Rossio). L’élégante place Rossio est bordée par le théâtre national et est reconnaissable grâce à ses célèbres vagues noires et blanches au sol. La superbe gare Rossio est également au coin de la place avec sa double entrée en forme de fers à cheval, elle ressemble à un palais.

Le quartier du Chiado est adjacent et se trouve entre le marché de Ribeira et la Baixa. On y trouve l’hôtel de ville et une des rues les plus photographiées de Lisbonne, la rue rose (n’y allez pas le matin, elle est couverte des cadavres de bouteilles de la soirée précédente et de poubelles!).

Time out market

Ce marché couvert est aussi connu sous le nom de Mercado da Ribeira et est situé en face de la gare Cais do Sodré. J’ai beaucoup aimé venir manger dans cette halle et découvrir des spécialités portugaises (pour moi, des Bolinhos de bacalhau, des boulettes de morue). Mi-marché, mi food-court, il y en a vraiment pour tous les goûts.

L’elevador da Santa Justa – Ascenseur de Santa Justa

Au coeur du centre historique de Lisbonne se trouve un étrange bâtiment qui fait office de machine à remonter le temps. Construit en 1902, l’ascenseur de Santa Justa sert à relier les quartiers de la Baixa et du Bairro alto. Haut de 45 m, il a un petit air de famille avec la Tour Eiffel. Nous avons profité de la Lisboa card pour y monter. Il a fallu être un peu patientes, avec un départ toutes les 10 min (et peu de personnes dans chaque cabine), nous avons attendu 30 min, même s’il n’y avait pas beaucoup de monde. Mais nous n’avons pas été déçues. Le belvédère offre une vue magnifique sur la ville.

Le quartier Bairro alto

Le Bairro alto est une des parties hautes de Lisbonne. Nous nous y sommes promenées en sortant de l’ascenseur de Santa Justa. L’atmosphère y est totalement différente de la partie basse. Malheureusement, le Couvent des Carmes était fermé, mais la place ombragée devant était pleine de charme. J’ai aimé les façades colorées, le petit côté arty et les boutiques originales.

Le quartier Alfama

L’Alfama est le quartier que tous les touristes rêvent d’arpenter. C’est ici que sont prises les photos les plus connues de la capitale portugaise avec ses tramways jaunes s’accrochant aux rues en pente. Et on ne peut pas démentir le charme authentique de ce quartier. Les petites ruelles ombragées, les tramways se frayant un chemin, les petites boutiques artisanales, les points de vue sur la ville, tout s’y prête pour flâner. Je crois que j’ai pris en photo chaque tramway que j’ai croisé. Le quartier est dominé par une massive forteresse, le château Saint-Georges, qui est visible dans toute la ville.

La cathédrale Sé est originale. Datant du XII^e siècle, il s’agit de la plus ancienne église de Lisbonne. Elle a l’air d’une forteresse et est assez austère.

Le miradouro de Santa Luzia et le miradouro das portas de sol

Avec ses sept collines, Lisbonne regorge de belvédères pour admirer la vue. On les appelle les Miradouros. Le plus populaire est celui de Santa Luzia dans le quartier de l’Alfama il était même en couverture de mon guide. Victime de son succès, attendez vous à beaucoup de touristes, tous venus faire la même photo entre les colonnes de cette terrasse couverte de fresques d’azulejos. La vue est belle, mais je n’ai pas eu la patience d’attendre un moment d’accalmie pour faire une belle photo.

Juste à côté, il y avait beaucoup moins de monde au miradouro das portas de sol, et la vue n’était pas moins jolie.

Déguster des petiscos

Je ne m’étais jamais vraiment penchée sur la gastronomie portugaise, et il faut bien avouer que ce week-end à Lisbonne fut une véritable découverte culinaire pour moi. Un peu par hasard, nous sommes tombées sur un petit restaurant proche de notre auberge qui nous a fait de l’œil. En essayant de comprendre la carte, nous avons découvert l’existence des petiscos, des plats en petites portions à manger seul ou à partager. C’est le même concept que les tapas espagnols, mais évidemment pas les mêmes plats. Nous avons pris un peu de tout: des beignets de crevettes, des patates douces, du chouriço, de la morue, des fromages portugais, etc. Un vrai délice!

Dimanche

Nous avons consacré le dimanche au quartier de Belem. Attention, il n’est pas dans le centre de Lisbonne, il est néanmoins facile de s’y rendre en prenant le fameux tram 15E à partir de la Place du Commerce. Il faut cependant 40 min. Y aller le dimanche n’était peut-être pas la meilleure des idées. Tout d’abord, pour une raison inconnue, tous les tramways avaient décidé de terminer leur trajet au musée des transports en commun, sous le pont du 25 avril, conseillant à tout le monde de prendre ensuite le bus pour Belem. Au fil des arrivées de tramways, les touristes se sont amassés sur le trottoir à attendre un bus. Nous avons dû attendre un bus, puis deux, puis trois avant de pouvoir monter dedans tellement il y avait de monde.

La relève de la garde palais du Président

Puis, le bus s’est lui aussi arrêté avant notre destination finale. La route était en effet coupée au niveau du Palais présidentiel pour cause de relève de la garde. En cette période, elle a lieu seulement le 3^e dimanche du mois à 11h (tous les dimanches en été). C’était donc une rencontre imprévue étant plutôt habituée à voir des relèves de la garde dans les pays monarchiques.

Le Mosteiro dos Jeronimos – le monastère des Hiéronymites

Le monastère des Hiéronymites est, sans conteste, mon coup de cœur du week-end. Lorsqu’on arrive devant, ses pierres blanches de calcaire irradient les alentours avec le reflet du soleil. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le monastère attire beaucoup de touristes. Il a été construit au XVI^e siècle pour commémorer le voyage de Vasco de Gama en Inde qui était venu prier la veille de son départ dans la petite chapelle d’alors. Le monastère doit son nom à l’ordre auquel il est dédié: l’ordre de Saint Jérôme. Il est le plus bel exemple de l’architecture de style manuélin, propre au Portugal.

Sauf que, visiter un monastère un dimanche, c’est oublier les services religieux! Et il y en a beaucoup au monastère des Hiéronymites! Nous nous y sommes prises à deux fois pour pouvoir visiter l’église de Santa Maria entre deux messes, mais nous n’avons pas été déçues. L’intérieur de l’église est pourtant assez sombre, il y a très peu de vitraux et les pierres sont noircies. Cependant, les colonnes élancées finement sculptées rendent toute cette architecture légère et nous forcent à regarder vers les voutes.

L’église Santa Maria abrite un autre trésor: le tombeau de l’explorateur portugais Vasco de Gama. Il fut le premier navigateur à relier l’Europe et les Indes par la voie maritime en 1498. Devenu une légende au Portugal, il mourut à Cochin en Inde lors de son 3^e voyage en 1524.

La visite du cloître ne laisse personne indifférent. Avec ses deux étages, ses arches et ses piliers ciselés, il est une véritable œuvre d’art architecturale. On y retrouve des inspirations espagnole et mauresque.

La visite nous mène dans plusieurs salles, comme la salle du chapitre, dans laquelle trône le tombeau de l’écrivain portugais Alexandre Herculano, et le réfectoire avec ses azulejos.

Les Pasteis de Belem

On ne peut pas venir à Belem sans manger des pasteis de Belem. Si vous pouvez trouver des pasteis de nata absolument partout dans Lisbonne, les pasteis de Belem, les vrais, ne peuvent se déguster qu’à la boutique proche du monastère des Hiéronymites. La recette a été élaborée par les moines du monastère en 1837 et reste secrète depuis lors. Ces petites tartelettes valent le coup de faire la queue pour les déguster encore tièdes à la sortie du magasin.

Le Monument des Découvertes

Face au monastère, au bord du Tage, une sculpture monumentale domine la promenade, le Monument des découvertes. Haut de 52 m, il a été érigé en 1960 à l’occasion du 500e anniversaire de la mort du prince Henri le Navigateur (qui n’était pas du tout un navigateur mais qui fut à l’origine des voyages de Vasco de Gama notamment). Il est en forme de proue de caravelle, et arbore 33 statues sur ses flancs, certaines de navigateurs (Vasco de Gama, Ferdinand Magellan, Bartolomeu Dias, etc), des scientifiques ou encore des monarques (Afonso V, la reine Philippa, etc.) et bien entendu Henri le Navigateur qui tient une caravelle dans ses mains devant les autres.

La Tour de Belem

Un peu plus loin au bord du Tage, on trouve la Tour de Belem, l’emblème de Lisbonne. Elle s’appelle en réalité la Tour de Saint-Vincent et c’est un incontournable de la capitale portugaise. Pour être tout à fait honnête, la visiter n’est peut-être pas nécessaire. Même si nous avions la Lisboa card, nous avons quand même fait plus d’une demi-heure de queue pour avoir un billet pour la tour. Il n’y a pas grand-chose à voir à l’intérieur, même si la vue de la terrasse est quand même très sympa. De plus, beaucoup de touristes pour un escalier qui n’a pas été conçu pour cela, on se retrouve vite bloqué.

Construite au début du XVI^e siècle , elle est elle aussi classé au patrimoine de l’UNESCO, comme le monastère des Hiéronymites tout proche. Son architecture est elle aussi de style gothique manuélin avec les mêmes pierres de calcaire. Elle était à la fois la porte d’entrée de la ville, mais aussi une petite forteresse et prison protégeant l’embouchure du Tage. On a longtemps dit qu’elle avait initialement construite au milieu du fleuve et que le tremblement de terre de 1755 avait dévié le cours du Tage, mais cette fameuse histoire a été contestée par le ministère de la Culture portugais.

Le coucher de soleil

C’est sur la toute petite plage devant la Place du Commerce que le week-end prend fin, avec le spectacle du coucher de soleil sur le Tage.

C’est ici qu’a débuté le séjour, c’est ici qu’il se termine.

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