
Lors de notre week-end à Venise, ma meilleure amie et moi avions décidé de sortir de la ville pour aller explorer les îles de la Lagune. En ce début avril, c’est dans un brouillard épais que nous avons pris le vaporetto (ligne 12 au départ de Fondamente Nove) pour la première île, Murano, située à 20 min, juste en face de Venise. Le mot d’ordre du jour était d’aller à contrepied des touristes.
Murano
Quand nous arrivons à Murano, l’île est presque déserte. Il faut dire que l’heure matinale et le brouillard ont échaudé plus d’un touriste et que nous ne sommes pas descendues au premier arrêt comme tout le monde, mais à l’arrêt Murano Museo, de l’autre côté de l’île. Il y avait donc un petit côté mystique à découvrir Murano dans la brume à son réveil. Elle ressemble à Venise avec ses canaux et ses ponts.







Murano est évidemment mondialement réputée pour ses souffleurs de verre depuis le XIIIe siècle. La plupart des commerces de l’île vendent donc des objets en verre, sous toutes ses formes, et c’est la principale raison de l’attrait touristique de l’île. Cela ne signifie pas pour autant que tous les objets y sont fabriqués. De nombreuses boutiques vendent aussi des objets venant de Chine, il faut donc être un touriste avisé. Il est possible d’assister à des démonstrations de maîtres verriers. Nous avons trouvé un verrier au bord du canal principal (Ellegi Murano Glass Factory) pour 5€, mais c’était un peu décevant. Nous avons eu une démonstration avec une trentaine de personnes qui n’a duré que dix minutes (grand maximum), à la chaîne avec le groupe suivant. C’était évidemment impressionnant à voir, le verrier a confectionné un cheval en cinq minutes, mais ça sentait l’attrape touristes.


À la sortie de la démonstration, nous décidons de quitter Murano, déjà envahie de touristes, pour Torcello à environ 25 min en vaporetto.
Torcello
La plupart des touristes visitent Murano et Burano, mais passent à côté de Torcello. Suivant les recommandations de notre logeuse et de deux copines, nous sommes allées sur Torcello après Murano pour déjeuner. Quelle bonne idée! Le ciel s’était enfin dégagé et c’est sous un ciel bleu sans nuage que nous foulons le sol de cette île unique. Torcello est une île encore sauvage, ou plutôt, de nouveau sauvage. Si on ne compte qu’une poignée de maisons aujourd’hui (l’île ne compterait que 14 habitants), il est surprenant d’y trouver une cathédrale. En effet, il est difficile de l’imaginer de nos jours, mais Torcello était l’île la plus habitée de la Lagune au VIe siècle et comptait environ 20 000 habitants. Elle se dépeupla petit à petit au profit de Venise à cause de l’envasement de ses canaux et d’une épidémie de malaria.





Vu l’heure, nous nous sommes d’abord arrêtées dans un restaurant (il y en a une poignée sur l’île le long du canal principal). La Locanda Cipriani étant fermée pour plusieurs mois, nous avons jeté notre dévolu sur le restaurant Osteria al ponte del diavolo. Le cadre était idyllique sur la terrasse et nous y sommes restées plus de deux heures à profiter du calme et du magnifique jardin.



Puis nous avons visité la cathédrale byzantine Santa Maria Assunta et affronté les marches de son campanile haut de 55 m. Trouver un édifice d’une telle grandeur et d’une beauté si incroyable sur cette île dépeuplée a vraiment été une des plus belles surprises de notre séjour. Les photos sont interdites à l’intérieur, mais la richesse des mosaïques byzantines du XIIIe siècle valent à elles seules le déplacement. Et si vous êtes assez courageux pour monter en haut du campanile, vous ne regretterez pas vos efforts avec la vue sur la Lagune sauvage, sur Burano toute proche, et même jusqu’à Venise.





C’est lorsque nous avons commencé à voir les touristes débarquer sur Torcello vers 16h que nous avons décidé de lever l’ancre pour la dernière île du jour, Burano.
Burano
Proche de Torcello, il ne faut que 5 minutes pour faire la traversée entre les deux îles. Nous débarquons à Burano alors que la plupart des touristes prennent le vaporetto pour rentrer à Venise. C’est donc encore une île que nous avons pu découvrir avec très peu de touristes. Burano est connue pour ses maisons colorées, que ce soit au bord du canal ou sur ses jolies places, l’explosion de couleurs est partout. La légende dit que les façades ont été peintes pour que les marins trouvent leur chemin dans le brouillard. J’ai vraiment apprécié les voir sans avoir à jouer des coudes, même si les boutiques étaient en train de fermer (beaucoup de boutiques de dentelle, la spécialité de l’île).








Avant de reprendre le vaporetto pour Venise, nous avons fait une petite incursion sur l’île de Mazzorbo située non loin de l’embarcadère et accessible par un pont. La tour était en travaux alors nous avons seulement fait un tour du potager (les artichauts de Mazzorbo sont paraît il réputés).


Puis, nous sommes retournées à Venise au moment du coucher du soleil, un moment suspendu en traversant la Lagune, pour conclure une magnifique journée sur les îles.




Ces trois iles sont vraiment différentes. Je n’avais jamais entendu parler de Torcello.
Moi non plus je n’avais pas entendu parlé de Torcello avant. Et c’était vraiment un petit havre de paix, j’ai adoré.