Retour en Laponie

laponie finlande

En ce début février, tout le monde déprime un peu de la grisaille ambiante et se dit en manque de soleil. Personnellement, je suis en manque de neige! Je ne me plains pas de ne pas partir au ski (à dire vrai, je n’y suis allée qu’une fois lorsque j’avais 13 ans et j’ai passé plus de temps sur les fesses que sur les skis), mais j’ai vraiment envie de paysages blancs, de bonnet et de gants, et d’entendre la neige crisser sous mes bottes. Malheureusement, je ne vis pas dans une région propice à ce genre de phénomène…quelques flocons m’ont fait espérer il y a deux semaines mais ils ont fondu aussi vite qu’ils étaient tombés.

Je ne suis donc pas une habituée des étendues immaculées. En revanche, j’ai réalisé un de mes rêves blancs (l’autre étant l’Islande) en allant en Laponie il y a trois ans. Quitte à aller à la neige une fois dans ma vie d’adulte, autant le faire à fond. J’ai donc profité d’un séjour à Helsinki en Finlande pour m’exiler deux jours en Laponie…à plus de 300 km au nord du cercle polaire (oui, oui, à fond!). Nous étions début mars et à cette période, l’hiver polaire est presque terminé. Certes, il faisait -25°C et la neige était abondante, mais il ne faisait pas nuit tout le temps. Pourtant, le soleil ne s’imposait pas encore totalement sur l’obscurité. En fait, sous cette latitude et à cette période, c’est un peu comme si le soleil était toute la journée en train de se lever (ou en train de se coucher, à vous de choisir). Il reste bas à l’horizon et cela donne une luminosité unique. On a comme l’impression que la journée ne commence jamais vraiment (ou que la nuit met littéralement des heures à tomber).

Aller en Laponie, c’est admettre qu’on sera loin de tout (les petites villes touristiques comme Rovaniemi mises à part). Et c’est aussi pour ça qu’on y va. J’avais trouvé un chalet/maison d’hôtes rouge perdu au milieu de nulle part dans la forêt, comme dans les rêves, avec pour seule compagnie les dizaines de chiens de traîneau de la propriété. J’y étais allée pour réaliser ce fantasme de blanc à l’infini, pour connaître la vraie quiétude, pour être loin des sentiers battus…et j’y ai découvert la liberté. C’est peut-être un peu cliché mais être seule dans la forêt, vraiment seule à des kilomètres alentours, dans un paysage fait uniquement de neige et de sapins à l’infini, c’est libérateur (et un peu flippant au début je l’avoue). Je me suis retrouvée à courir comme une enfant, à descendre les petites buttes en faisant de la luge sur les fesses, à crier à plein poumons en ne dérangeant que les rares oiseaux, bref je me suis sentie libre comme on a très rarement l’occasion de se sentir dans notre société (il faut bien reconnaître que crier comme une folle en pleine rue n’est généralement pas bien perçu!). Etre euphorique et saoule de liberté, le véritable lâcher prise, c’est le véritable luxe.

La Laponie s’est donc révélée comme une terre de liberté, mais aussi une contrée magique où les rêves d’enfants se réveillent, où on peut passer la journée en traîneau sur des rivières gelées et finir les yeux rivés sur le ciel qui danse grâce aux aurores boréales. Je peux difficilement décrire ces instants d’harmonie avec la nature. Glisser au ras du sol entre les arbres dans le silence seulement brisé par le halètement des chiens, c’était un rêve d’enfant enfin devenu réalité.

La magie que dégagent les aurores boréales est presque extra-terrestre. J’ai eu la chance d’en avoir les deux nuits que j’ai passé en Laponie. La première nuit, c’était simplement fou, des lumières vertes dansaient devant moi avant de disparaître et d’aller jouer derrière moi dans les cimes des sapins, pour se colorer ensuite de rose au-dessus de la maison. Ça a duré une grosse demi-heure et je ne sentais même pas les -30°C sous mes chaussons. Le lendemain soir, c’était plus éparse, le ciel était vert par endroit, il bougeait un peu, mais rien de comparable à la veille. Malheureusement, je n’ai pas su capturer ces instants magiques avec mon appareil:
P1130428 - Copie

Mais en vrai, ça donnait ça (©Guesthouse Husky):

 Un petit clin d’oeil au passage à Outi qui gère la maison d’hôtes Guesthouse Husky d’une façon si accueillante qu’elle vous fait vous sentir chez vous même au milieu de nulle part, et qui prépare des bons petits plats.

Une réflexion sur “Retour en Laponie

  1. Rien de te lire je m’imagine dans la neige 🙂 Ça donne très envie de découvrir ce coin de la planète ! Tu as dû en prendre plein la vue. Merci de partager ces merveilleux moments ça me fait voyager à travers tes posts 😉

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