Profitant d’une semaine en vadrouille, j’ai pris l’Eurostar pour 2 jours à Londres, vite fait bien fait. Je n’avais pas mis les pieds à London town depuis décembre et un petit brin d’air anglais était exactement ce dont j’avais besoin en cette mi-août. J’avais deux objectifs: Buckingham Palace et the Tower of London. Oui, je sais, ces endroits sont le b.a.-ba du tourisme à Londres et ayant vécu 5 ans dans cette belle capitale, je devrais connaître ces lieux par coeur. Levez la main les Parisiens qui ne sont jamais montés en haut de la Tour Eiffel et n’ont jamais fait un tour sur les bateaux mouches!
First stop donc, Buckingham Palace. Le palais n’est ouvert qu’en août et septembre, lorsque la reine est en vacances. Autant dire que c’est la queue pour pouvoir visiter cet emblème de la monarchie britannique. Et autant le dire tout de suite, c’est un peu cher (environ 23€), et on peut se retrouver coincé dans une pièce comme au Louvre devant la Joconde mais la visite n’en reste pas moins fascinante. Bien entendu, on ne visite pas les parties privées du palais, seulement les State Rooms mais il m’aura fallu plus de 3 heures pour en faire le tour. Dernier petit point négatif, on ne peut pas prendre de photos à l’intérieur…et ça, c’était frustrant. Comme dans beaucoup d’endroits touristiques, la visite se fait affublé d’un audio guide, qui, il faut l’avouer, est tout à fait nécessaire car les panneaux explicatifs sont rares et concis (mais l’audio guide est gratuit). Néanmoins, il ne faut pas hésiter à importuner tout le staff présent dans chacune des pièces, ils sont toujours très souriants et ravis de vous renseigner et taper un petit brin de discut’ avec quelques anecdotes.
Je suis passionnée d’histoire britannique mais j’avoue que je connaissais peu l’histoire de Buckingham Palace, si ce n’est que la reine Victoria fut la première à y habiter en tant que résidence officielle au XIXème siècle. J’ignorais donc que le palais n’avait pas été construit dans ce but mais n’était qu’un hôtel particulier qui fut agrandi au fil des siècles par ses différents acquéreurs. J’ignorais également que Marble Arch était à l’origine l’entrée du palais, jusqu’à ce que la reine Victoria (encore elle) la fasse déplacer dans Hyde Park (où elle se trouve aujourd’hui). J’ignorais donc que la façade que l’on connaît ne date finalement que de 1913.
A l’intérieur, on trouve tout ce qu’on peut attendre d’un palais royal: beaucoup de dorures! Mon petit moment royal a été de monter le fameux Grand Escalier. Il faut dire que la visite est bien calculée, au moment où on monte les premières marches recouvertes d’un tapis rouge, résonnent dans nos oreilles des trompettes. J’avais sûrement l’air idiot, mais j’ai monté cet escalier lentement, presque comme si je portais une robe de bal, avec le port de tête d’une princesse et en faisant glisser ma main doucement sur la rampe au rythme de la musique royale. Oui oui, pendant 30 secondes, je me suis prise pour la reine! La vraie ne m’en voudra pas. Sans rougir, c’était mon moment préféré de la visite.
On enchaîne les salons dorés, finement décorés, un peu surchargés, on admire la porcelaine de Sèvres, les horloges, les lustres, les statues, les tableaux de la famille royale. On pénètre dans la célèbre salle du trône (flashbacks des photos de mariage!). Difficile de se frayer un chemin jusque devant les-dits trônes. Soit dit en passant, les sièges royaux auraient bien besoin d’une petite restauration! Et puis on accède à la Picture Gallery, une longue pièce remplie de tableaux de maîtres, des Rembrandt, des Rubens, des Canaletto, et on se dit que ça doit être sympa d’avoir son propre musée chez soi. On entre ensuite dans la salle de bal qui est (malheureusement) utilisée pour l’exposition qui avait pour thème cette année: Royal childhood, les jeunes années des membres de la famille royale. On peut y voir des berceaux datant des enfants de Victoria jusqu’à la couverture de baby George offerte par le couple Obama, une mini-caravane ayant appartenue au Prince Charles, les petites vestes des princesses Elizabeth et Margaret, le cahier de comportement de la jeune Victoria, des jouets de la reine Elizabeth ou du Prince William.
Après en avoir pris plein la vue, vous pourrez trouver un petit café à la sortie dans les jardins du palais. C’est un petit plus que j’ai apprécié. Profiter du calme des jardins en sirotant une tasse de thé, comme il se doit (enfin, un gobelet en carton estampillé Buckingham Palace), et se dire que seuls les privilégiés qui sont entrés au palais ont pu profiter de cette vue.
Après toutes ces émotions royales, il se faisait tard. Je suis partie pour la Tour de Londres, tout en sachant qu’il serait trop tard pour la visite. Je tenais tout de même à y aller rien que pour admirer l’installation des coquelicots.
Au Royaume-Uni, les coquelicots sont le symbole des anciens combattants depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Ils font référence à un poème écrit en 1915 par le lieutenant John McCrae « In Flanders Fields » (dans les champs des Flandres). Depuis cette époque, les Britanniques arborent fièrement un petit coquelicot à leur veste pendant le mois de novembre et fleurissent les monuments aux morts et cénotaphes de ces fleurs en souvenir de tous les soldats disparus depuis 1914.
Cela ne vous aura pas échapper, nous célébrons cette année le centenaire du début de la Première Guerre mondiale. Et les Anglais sont très forts dès qu’il s’agit de récolter de l’argent pour des œuvres caritatives. L’installation « Blood swept Lands and Seas of red » (le sang a balayé les terres et les mers de rouge) a été créée par Paul Cummins et Tom Piper pour rendre hommage à chaque soldat britannique tué dans ce conflit. Des bénévoles ont commencé à planter les 888 246 coquelicots en céramique (un pour chaque soldat mort) dans les douves de la Tour de Londres début août, ils auront fini le 11 novembre. Chaque coquelicot (poppy) peut être acheté pour £25 et tout l’argent sera reversé aux associations s’occupant des anciens combattants. Oui, ils sont forts ces Anglais.
Outre le côté caritatif de cet événement, l’installation est réellement poignante. Cette marée rouge qui dégorge d’une fenêtre de la Tour et envahit les douves est visuellement réussie, de loin on peut vraiment croire à une marée de sang. C’est à la fois une vision violente du conflit et quelque chose de touchant à travers ces fleurs. En admirant cet endroit, on ne peut s’empêcher de penser à nos aïeux et à tous ces anonymes qui ont perdu la vie dans la Grande Guerre. La Tour de Londres a réussi le tour de force d’être un lieu hautement touristique et de devenir un lieu de recueillement et de contemplation. A voir absolument jusqu’au 11 novembre 2014.
Pour + d’infos sur les poppies de la Tour de Londres: Tower of London remembers
Pour visiter le Palais de Buckingham: buckingham palace tickets