Si en France notre fête nationale du 14 juillet célèbre un événement populaire, dans les îles britanniques les fêtes nationales sont associées à des fêtes religieuses. Je dis bien « les fêtes nationales » car chaque nation constitutive du Royaume-Uni et d’Irlande a sa fête nationale, et donc son saint patron qui va avec. Le plus connu est saint Patrick en Irlande, que l’on célèbre un peu partout dans le monde.
En Angleterre, on célèbre saint Georges le 23 avril, saint patron du IVème siècle qui terrassa un dragon et donna son nom au drapeau anglais (croix de saint Georges) même s’il n’était pas anglais. A vrai dire, le jour n’est pas férié mais on voit fleurir des drapeaux anglais un peu partout.
En Ecosse, c’est saint André (saint Andrew), un des apôtres de Jésus, que l’on célèbre le 30 novembre. C’est véritablement la fête nationale écossaise, et un jour férié seulement dans cette partie du Royaume-Uni. On est fier de sortir les drapeaux écossais (la croix de saint André ou Saltire) et de célébrer toute la culture écossaise.
Mais les deux saints patrons qui nous intéressent aujourd’hui sont saint David et saint Patrick, tous deux célébrés en mars.
Saint David est le saint patron du Pays de Galles. On l’appelle Dewi Sant en gallois. On le fête le 1er mars lors du Dydd Gŵyl Dewi. C’était un moine gallois du VIème siècle qui aurait christianisé la Bretagne. Après plusieurs pèlerinages, il s’est établi dans la ville qui porte désormais son nom dans le sud du Pays de Galles et on lui a attribué de multiples miracles. Il est mort autour de 589, et il est enterré dans la cathédrale saint David de la ville éponyme qu’il avait lui-même fondée.
Même si ce n’est pas un jour férié, c’est quand même la fête nationale et un jour important au Pays de Galles. Il y a une parade dans les rues et des concerts. C’est aussi l’occasion de revendiquer la langue galloise. Les Gallois arborent des poireaux (emblème de saint David), vieille tradition un peu perdue, ou le plus souvent des jonquilles, fleurs devenues l’emblème du pays depuis le début du XXème siècle (et également l’emblème de saint David). Si vous regardez les matches de rugby, vous avez sûrement remarqué des jonquilles dans le public lors des matches du Pays de Galles.
On finit par le plus connu de tous: saint Patrick, le saint patron irlandais célébré le 17 mars (Paddy’s day). Non, la saint Patrick n’est pas la fête de la bière (quoique…). Le saint patron est en fait anglais mais il aurait été capturé par des pirates à l’âge de 16 ans qui l’envoyèrent en Irlande pour être vendu comme esclave. Après plusieurs années en Irlande, il réussit à s’enfuir vers l’Angleterre en suivant les conseils de Dieu et devient évêque. Il retourna en Irlande plus tard pour évangéliser le pays et c’est ainsi qu’il est devenu le saint patron de l’île. Il a accompli plusieurs miracles mais le plus remarquable fut de chasser tous les serpents d’Irlande! Son emblème est le trèfle à trois feuilles qu’il aurait utilisé pour expliquer la sainte Trinité aux paroissiens. Il est enterré sous une énorme pierre à Downpatrick en Irlande du Nord.
Le 17 mars est un peu devenu une fête internationale où on célèbre l’Irlande en buvant de la Guiness et en s’habillant en vert. La plupart des grandes villes du monde ont désormais une parade ce jour-là et les grands monuments se revêtent de vert. Etant une fête d’origine catholique, une partie des Irlandais en Irlande du Nord ne la célèbre pas car ils sont protestants et célèbrent la victoire de Guillaume d’Orange à la bataille de la Boyne le 12 juillet.