J’ai commencé mon voyage au Canada en séjournant dans la ville de Québec. Il faut bien le dire, je n’ai pas eu beaucoup de chance avec la météo, la pluie s’est abattue presque en continu, mais c’est parfois l’épreuve ultime pour savoir si on a aimé une ville. Je peux le dire haut et fort, j’ai adoré Québec, malgré le mauvais temps (même si j’ai profité des rares éclaircies pour mitrailler la ville et vous faire croire qu’il faisait beau).
Tout d’abord, j’ai trouvé que commencer par Québec n’était pas une si mauvaise idée. Tout en étant de l’autre côté de l’Atlantique, je m’y suis vite sentie comme chez moi. Il y a vraiment un petit air français dans cette ville, les maisons de pierre m’ont fait penser à la Bretagne. C’est une ville comme la mienne, à taille humaine, sans gratte-ciel, où tout peut se faire à pied. Et puis ici, on met un point d’honneur à parler français. Le seul point négatif, c’est qu’elle est victime de son succès et elle est vite envahie par les touristes qui arrivent par bus voire par paquebots entiers.
Jour 1
La vieille ville
Ayant débarqué de France quelques heures plus tôt, c’est sans programme précis que je m’aventure dans la ville, cherchant seulement à me laisser porter et à toucher l’atmosphère de la ville. Ses rues me mènent rapidement, sans le chercher, au château Frontenac, absolument incontournable. C’est ici que je réalise que je suis bien à Québec. Il se targue d’être l’hôtel le plus photographié du monde et je veux bien le croire. Surplombant le fleuve Saint Laurent, il a été construit à la fin du XIXe siècle dans le cadre du développement des transports ferroviaires. La compagnie de chemins de fer Canadien Pacifique avait pour projet de construire un château-hôtel à côté de chaque grande gare comme j’ai aussi pu le constater à Ottawa et à Montréal. Le château Frontenac n’a donc jamais vraiment été un château.
La promenade des gouverneurs
En longeant la terrasse Dufferin devant le château Frontenac, je décide de prendre les escaliers au fond et de voir où ils me mènent. Je suis en fait la promenade des gouverneurs qui longe la citadelle dans les bois jusqu’aux plaines d’Abraham. La pluie me gâche quand même la vue sur le fleuve mais la balade est agréable.
La ville basse
Changement de décor complet après avoir pris l’ascenseur rue Saint Réal qui mène à la ville basse…oui, vous avez bien lu, il y a un ascenseur entre les deux parties de la ville. On change d’étage, on change d’époque. Quand on se promène dans le quartier Saint Roch, on côtoie des hipsters à barbe dans les cafés à la mode rue Saint Joseph, des écolos partageurs mais aussi des personnes plus fragiles. Le quartier est à la fois populaire, bobo et rock.
Jour 2
Le food tour sur l’île d’Orléans
Je cherchais à aller sur l’île d’Orléans, juste à la sortie de la ville. Sans voiture, c’est mission impossible. Mais comme j’y tenais quand même beaucoup, j’ai fini par réserver un food tour de l’île, histoire de goûter les spécialités du coin. Malheureusement, la pluie ne s’est pas arrêtée une seconde. L’île a beaucoup de charme, elle est assez paisible en tout cas et très rurale. J’ai adoré découvrir le vin local mais aussi la cidrerie (je n’ai pas résisté à ramener du cidre à l’érable, une tuerie pour les papilles). Néanmoins je trouve toujours ce genre de tours un peu frustrant pour moi car les arrêts sont courts et on a souvent l’impression qu’à chaque arrêt on nous vend les produits. Je suis donc assez mitigée sur mon expérience, même si le guide était un îlien et avait plein d’histoires à nous raconter.
Le funiculaire*
De retour au centre-ville mais toujours sous la pluie, je décide de rejoindre le quartier du Petit-Champlain (en contrebas du château Frontenac) en prenant le funiculaire. Le trajet est court mais il reste un incontournable pour les touristes.
Le Petit-Champlain
Attention, vous vous trouvez ici dans la petite rue la plus fréquentée de Québec…même sous la pluie il faut donc jouer des coudes. Et là je dois vous faire un petit point culturel et vous avouer mon ignorance. Le quartier porte le nom de Samuel de Champlain, le fondateur de la ville de Québec. Je connaissais son nom mais j’ignorais qui il était. Pourtant il est né dans ma région au XVIe siècle, et j’ai déjeuné quotidiennement au restaurant universitaire qui porte son nom pendant mes études. Je ne risque plus d’oublier (sa statue est d’ailleurs juste devant le château Frontenac). Revenons donc à cette petite rue piétonne assaillie par les touristes! Elle n’en reste pas moins charmante avec ses boutiques et restaurants.
Le bus rouge*
Pour être tout à fait honnête, je n’avais jamais expérimenté les fameux bus rouges que l’on trouve dans toutes les villes maintenant, et c’est la pluie torrentielle qui m’a amenée à m’engouffrer dedans. L’intérêt du bus rouge par temps de pluie avec les vitres embuées est proche de zéro. Il m’aura quand même gardée au sec une demi-heure, le temps d’aller jusqu’au musée de la civilisation. C’est dommage, j’aurais aimé faire le tour de la ville à l’étage avec un ciel dégagé.
Le musée de la civilisation*
C’est donc à l’intérieur du musée de la civilisation que je me suis réfugiée pour en apprendre un peu plus sur l’histoire de la région, de la fondation de Kebek (« là où le fleuve rétrécit » en algonquin) par Champlain en 1608 et le développement du commerce de la fourrure, à la prise de la ville par les Anglais en 1759 jusqu’au Québec moderne. Cette visite (« Le Temps des Québécois ») m’a appris beaucoup de choses et me paraît indispensable pour qui veut comprendre un peu mieux ce territoire. Il y avait également une exposition sur les peuples autochtones (« C’est notre histoire ») à qui on donne enfin la parole. C’est un sujet qui a longtemps été occulté par les dirigeants canadiens, mais les regards changent avec le premier Ministre Justin Trudeau qui a récemment dénoncé l’humiliation et les abus subits par les peuples autochtones et prône une réconciliation. Je connaissais beaucoup moins cet aspect de l’histoire canadienne et l’exposition m’a montré la richesse et la diversité de ces peuples. Il y avait aussi une exposition temporaire sur Hergé, que j’ai arpenté un peu plus vite.
Promenade nocturne
En sortant du musée, la nuit est tombée, la terrasse Dufferin est presque abandonnée par les touristes, la pluie a fini par se lasser de nous tomber dessus.
Jour 3
La Grande Allée
Le soleil est enfin là. Je commence la journée par un détour. Je veux aller jusqu’aux rives du saint-Laurent mais au lieu de passer par la vieille ville, je descends la Grande Allée, une artère élégante de Québec qui borde le parlement avec ses maisons victoriennes et ses cafés.
Le traversier*
Le décalage horaire m’a rendue matinale. C’est le moment idéal pour traverser le saint-Laurent jusqu’à Lévis en prenant le traversier, le bateau qui fait la liaison. C’est une traversée que je conseille fortement, rien que pour la vue qu’elle offre sur Québec et le château Frontenac. J’ai seulement fait l’aller-retour pour la vue.
La Place Royale
En remontant vers la vieille ville, je choisis de ne pas passer par le Petit-Champlain et en suivant un groupe de touristes, je me retrouve sur la Place Royale. Cela aurait dommage de la rater. C’est ici que tout commença à Québec, c’est sur cette place que Champlain fit construire son abitation, là où se dresse désormais l’église Notre-Dame-des-Victoires. La place est royale car un buste de Louis XIV s’y dresse depuis 1686.
Le parc de la Chute-Montmorency*
Pour mon dernier après-midi à Québec, je retente l’aventure à l’extérieur de la ville. Cette fois-ci, il est facile de se rendre au parc de la Chute-Montmorency avec un bus de ville. La chute fait 83 m de haut, elle est donc plus haute que les chutes du Niagara, même si elle reste moins impressionnante évidemment vu sa largeur. Après avoir traversé le pont juste au-dessus de la chute, je me suis promenée dans les bois du parc avec les couleurs chatoyantes, puis je suis redescendue par les escaliers à flanc de colline pour remonter enfin par le téléphérique.
CARNET PRATIQUE
- musée de la civilisation: 10,50€
- parc de la Chute-Montmorency: téléphérique (6,50€), parking voiture (7€), bus n°800 (4€ aller-retour)
- traversier: 4,50€ l’aller retour (12 min de traversée Québec-Lévis)
- bus rouge: 23€ pour la journée
- Food tour sur l’île d’Orléans: 29,50€ pour 3 heures
- pour ramener du bon sirop d’érable: magasin Délices érable et cie (rue saint-Jean)
- mon gîte super cosy: A l’Augustine (rue Richelieu)
- restaurant Chic Shack (rue du fort)
*activités/visites réalisées grâce au passeport gracieusement offert par la ville de Québec. Mes avis restent personnels.
C’est toujours surprenant pour moi de voir des photos de Québec et de la Chute Montmorency sans neige … J’ai presque l’impression que je n’ai pas été à ces endroits-là tellement c’est différent de la vision et du souvenir que j’en ai ! Mais c’est toujours un plaisir de se balader dans Québec et ses environs (surtout que tes photos sont très jolies), je ne connaissais pas l’île d’Orléans, ça à l’air très sympa ! Merci pour cette belle balade 🙂
merci beaucoup pour ton commentaire…je t’avoue que maintenant j’aimerais beaucoup voir Québec et la région sous la neige aussi, ça doit être assez magique. L’île d’Orléans est juste en face la chute Montmorency par le pont, c’est peut-être le seul endroit où j’ai regretté ne pas avoir de voiture pour en faire le tour car c’était très joli!
Super article. Québec c’est mon coup de coeur, je m’y sens tellement bien chaque fois que j’y retourne.
Je prépare un voyage pour fin août début septembre et votre article m’aide bien à préparer quelques jours à Québec. Merci
Je suis ravie de pouvoir vous aider! Merci pour ce commentaire 🙂
Très belle découverte de cette jolie ville(malgré la pluie 😉 )
Merci à toi
J’ai vécu à Québec de janvier jusqu’en juillet. C’est toujours sympa de découvrir la ville pendant cette magnifique saison. Cela me donne envie d’y retourner en automne !
En hiver ça doit être sympa aussi??
Oui le Petit Champlain est magique l’hiver !
Ahh Québec, ma belle capitale!! Tellement une jolie ville, très calme. J’adore y aller le temps d’un weekend.
Très jolie tes photos 🙂
merci beaucoup! J’ai vraiment adoré Québec, elle était tellement accueillante. Il faudrait que je revienne la voir en hiver avec son manteau blanc.