La reine Victoria est une de mes personnalités préférées de l’Histoire britannique. 2019 marque les 200 ans de sa naissance au Kensington Palace (1819). A cette occasion, une grande exposition consacrée à Victoria a ouvert dans ce palais, aujourd’hui demeure du prince William et de Kate. J’ai donc profité d’un passage éclair à Londres pour (re)visiter le palais et découvrir l’exposition.
Le palais de Kensington
Contrairement au palais de Buckingham, celui de Kensington est ouvert toute l’année. Mais à l’instar du palais de la reine Elizabeth II, les appartements privés de la famille royale restent clos. Aujourd’hui, le palais de Kensington est non seulement la demeure et les bureaux du prince William et de sa femme Kate, mais c’est aussi la résidence de plusieurs autres membres de la famille royale: le duc et la duchesse de Gloucester (cousin de la reine), du prince et de la princesse Michael de Kent (autre cousin de la reine) et du duc et de la duchesse de Kent (encore un cousin). C’est également dans ce palais qu’habitait la princesse Diana pendant son mariage avec le prince Charles et même après son divorce. Nous ne visitons donc que les State Apartments qui occupent une grande moitié du palais.
Le palais de Kensington fut la résidence principale des rois britanniques depuis Guillaume III et sa femme Mary II qui achetèrent cette modeste bicoque en 1689 jusqu’à la mort de George II en 1760. Le palais fut largement rénové et surtout agrandi par le fameux architecte Christopher Wren pour lui donner un standing de palais royal car Guillaume III voulait quitter le centre de Londres.

la statue de Guillaume III devant Kensington palace
Le palais est en réalité divisé en deux, les appartements d’état du roi d’un côté, et ceux de la reine de l’autre. Pour accéder aux appartements du roi, il faut emprunter un escalier monumental, richement décoré en trompe-l’œil du sol au plafond. Il devait impressionner quiconque avait audience avec le roi dans la salle suivante. Le trône est encore là dans la salle d’audience. Toutes les pièces sont tapissées de rouge. La salle de la coupole est celle qui m’a le plus impressionnée. Le plafond est une véritable oeuvre d’art. On finit cette partie du palais avec la galerie du roi décorée par quelques tableaux.
Du côté des appartements de la reine, c’est un peu moins fastueux. L’escalier qui mène de son côté est un simple escalier en bois. C’était une partie moins formelle du palais où la famille royale pouvait recevoir et dîner tranquillement avec moins d’apparat. On entre directement par la galerie de la reine. Aménagée pour la reine Mary II (1662-1694), c’est ici qu’elle faisait sa broderie. Dans cette partie du palais, c’est surtout le lit à baldaquin de la reine que j’ai apprécié.
L’exposition Victoria
La reine Victoria est un monarque important de l’Histoire britannique. Elle régna 63 ans (le record avant Elizabeth II) sur un empire si vaste qu’on disait que le soleil ne se couchait jamais. Elle était en effet reine du Royaume-uni et d’Irlande, du Canada et impératrice des Indes. Son règne a vu tellement de changements importants dans la vie des Britanniques qu’on l’appelle tout simplement « l’ère victorienne ». Victoria est aussi surnommée la grand-mère de l’Europe, ayant placé sur les trônes voisins la plupart de ses 9 enfants et 43 petits-enfants.
Si elle vécu sa vie de monarque dans le palais de Buckingham, c’est au palais de Kensington qu’Alexandrina Victoria est née en 1819 et qu’elle a grandi jusqu’à son accession au trône en 1837. C’était assez émouvant pour moi de voir la chambre dans laquelle elle est née (tout le monde n’a pas la chance de dormir dans un tel couffin!).
Lorsqu’il parut évident que Victoria avait une bonne chance de monter sur le trône d’Angleterre (elle hérita du trône de son oncle), sa mère mit en place le « système Kensington », une liste de règles à respecter à la lettre. Ainsi, jusqu’à ses 18 ans, il était interdit à Victoria de descendre les escaliers seule ou d’avoir sa propre chambre (elle devait dormir avec sa mère) et elle ne devait manger que du mouton. Sa mère devait également être nommée régente si jamais Victoria devenait reine avant sa majorité.
Le 20 juin 1837, elle est devenue reine à la mort de son oncle Guillaume IV. Elle avait célébré ses 18 ans un mois plus tôt, il n’y a donc pas eu de régence. Elle décida de régner sous le nom de Victoria. Son couronnement fut célébré un an plus tard.

triptyque du couronnement
En 1840 , elle épousa son cousin le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha. Le mariage était arrangé mais Victoria était éperdument amoureuse de son mari, ce qui était assez rare à l’époque. Albert était son plus précieux conseiller. Ils eurent 9 enfants, même si Victoria n’aimait pas les bébés.
J’ai trouvé particulièrement touchant de voir des dessins de la main de Victoria représentant ses enfants, ainsi que plusieurs de ses carnets. Un carnet était ouvert à une page où elle avait écrit en français. Elle avait un français parfait.
Après la mort de son époux en 1861, Victoria porta le deuil jusqu’à son propre décès en 1901. Elle porta du noir pendant quarante ans. J’ai beaucoup aimé voir ses vêtements et leur évolution dans le style (et dans la taille!), les détails de ses toilettes, les dentelles et les fines broderies. Elle ne mesurait qu’1,52 m (mais elle avait de très grands pieds!). Je me suis émerveillée de savoir qu’elle avait porté les vêtements que j’étais en train d’admirer.
On peut également admirer quelques bijoux absolument somptueux dont certains avaient été dessinés par le prince Albert.
Les jardins de Kensington
La visite des jardins est gratuite, on peut y accéder sans visiter le palais. Ils valent à eux seuls le déplacement. Ils varient tous les ans et selon les saisons. Pour célébrer les 200 ans de la naissance de la reine Victoria, le jardin encaissé a été composé de fleurs aux couleurs des tapis et décors que l’on trouve dans les pièces de la reine au palais. Il est entouré par un tunnel de tilleul rouge qui permet de se promener à l’ombre. Ce jardin n’existait pas sous cette forme lors du règne de Victoria puisqu’il a été élaboré en 1908. En revanche, les jardins formels ont été créés dès 1689, le roi George II et sa femme Caroline avaient même des tigres dans les jardins. Ils ont ensuite été améliorés au gré des monarques. Le dernier changement date de 2019 avec la prairie des fleurs sauvages qui donne un air un peu plus champêtre aux abords du palais en plus de favoriser la biodiversité.
CARNET PRATIQUE
- métro High street Kensington (district et circle lines) ou Queensway (central line)
- ouverture de 10h à 18h en été, 10h à 16h en hiver (dernière admission une heure avant fermeture)
- ouvert toute l’année sauf les 24, 25 et 26 décembre
- Kensington Palace
: ticket adulte 20,50€ et enfant (5-15 ans) 10,50€
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Quel bel endroit. J’aime beaucoup visiter les palaces/manoirs pour en apprendre plus sur l’histoire britannique.
moi aussi! C’est la 2e fois que je visite Kensington et je suis surprise de voir que certaines pièces ne sont pas décorées de la même façon. Je suis sûre que je découvrirai de nouvelles choses même si j’y allais tous les ans